L'innovation: avec le nouveau scanneur pour pied CryoScan 3D, de l'entreprise d'orthèses podiatriques Cryos Technologies, le podiatre peut numériser une image tridimensionnelle du pied de son client.

Cryos utilise ce fichier pour tailler un moule par usinage numérique, sur lequel sera formée l'orthèse plantaire.

Le scanneur épargne de délicates et fastidieuses étapes de prise d'empreinte au podiatre et de fabrication à Cryos. L'appareil, portable, est toujours à pied d'oeuvre. Il a remporté le Prix médical en design industriel aux récents Grands Prix du design du Québec.

QUI ?

Fondée en 1994 à Joliette par le podiatre Ronald Perrault, Cryos a conçu une orthèse plantaire dynamique, moulée dans une feuille de plastique semi-rigide qui réagit aux mouvements.

Traditionnellement, les podiatres prennent des empreintes des pieds de leurs clients dans une mousse compressible de basse densité. L'empreinte est ensuite expédiée en boîte chez le fabricant d'orthèses plantaires. C'est pour simplifier cette opération que Cryos a élaboré le concept du CryoScan, autour de la technologie de numérisation par lumière structurée de l'entreprise britannique Fuel3D.

« Il n'y a plus aucune nécessité d'envoyer des moules physiques, ce qui nous ouvre la porte à l'exportation. Présentement, on peut difficilement avoir des clients au-delà d'un rayon de 300 km, parce que ces boîtes de mousse sont très fragiles. » - André Lemire, directeur général, Cryos Technologies

DESIGN COMPACT

En 2015, Cryos a donné à la firme de consultants en design industriel Brio Innovation le mandat de mettre le produit au point.

L'appareil loge dans un boîtier portatif relativement compact. Sa base recèle l'appareillage de numérisation par lumière structurée, composé de 8 caméras, 12 flashes et de son logiciel de traitement de l'image.

« Tout est hypercompacté dans le périmètre du boîtier, indique Luc Bourgeois, directeur de l'innovation chez Brio. C'est un beau défi d'intégration. »

PORTRAIT EN PIED

Pour numériser la forme de la plante en pleine charge, le patient pose le pied sur la plaque de verre à haute résistance qui recouvre le boîtier. Le couvercle du dispositif est déposé à côté du scanneur pour servir de repose-pied et équilibrer la posture.

L'image tridimensionnelle est enregistrée sur simple pression d'un bouton.

EN POSITION DYNAMIQUE

Pour la numérisation du pied en simulation de mouvement, un caisson muni d'une membrane gonflable en silicone translucide vient s'adapter sur la base. Le patient y dépose le pied, qui se trouve soutenu par ce coussin dont la pression est réglée à la hausse ou à la baisse par deux boutons.

« La capture se fait le temps d'un flash, indique Luc Bourgeois. Le podiatre voit immédiatement le résultat sur son moniteur. » Il peut ajuster la position du pied du patient et répéter les clichés 3D tant qu'il n'est pas satisfait.

L'AVENIR

La petite entreprise d'une cinquantaine d'employés détient environ 25 % du marché québécois des orthèses plantaires sur mesure.

« Cette innovation nous permet d'aller explorer de nouveaux marchés hors Québec, notamment le reste du Canada et les États-Unis, mais éventuellement le reste du monde également », souligne André Lemire.

L'appareil avait été présenté au Congrès mondial de la podiatrie, en mai 2016 à Montréal, où il avait suscité un grand intérêt.

Quelques appareils font présentement leurs premiers pas dans certaines cliniques, pour la mise au point finale. « Tout se passe bien, commente André Lemire. On prévoit la fabrication de nos premiers scanneurs en version commerciale au cours de l'année. »

Photo fournie par Brio Innovation

Photo fournie par Brio Innovation