Nicolas Desjardins a tout de l'entrepreneur-né. À 24 ans, alors qu'il est toujours aux études, il fonde sa première entreprise qui se charge de travaux de peinture, employant notamment des étudiants. Son nom : monpeintre.ca.

Les affaires vont bien. Même que l'entreprise existe encore aujourd'hui. Mais en 2014, son fondateur se cherche un nouveau défi à relever.

Il sonde alors la possibilité de transformer monpeintre.ca en franchiseur. Une idée qu'il met vite au rancart, le marché étant « saturé », selon lui.

L'homme d'affaires se tourne plutôt vers un créneau plus porteur, selon lui : celui du revêtement de planchers de garage.

« Je voyais que le modèle d'affaires d'une entreprise comme celle-là pourrait être plus facile à multiplier, explique-t-il, alors je me suis lancé dans l'aventure. »

Cette aventure a pris la forme de Béton Surface, une entreprise qu'il a fondée à la fin de l'année 2014.

« L'objectif, c'était de montrer au cours de la première année que notre modèle d'affaires pouvait fonctionner, mais en gardant en tête de développer ensuite un réseau de franchises. » - Nicolas Desjardins

Pour y arriver, Nicolas Desjardins devait d'abord développer la marque « Béton Surface ». C'est ce qu'il fait en optimisant le référencement web de son enseigne.

Pour assurer la bonne marche de ses affaires, il embauche aussi un spécialiste du revêtement de planchers de béton qui devient son directeur des opérations. Un sous-traitant chimiste développe quant à lui une gamme de produits de revêtement exclusifs à sa PME.

À ce groupe s'ajoute un consultant en établissement de franchises qui vient guider ses décisions.

« Je voulais créer un modèle de franchise vraiment solide », résume simplement l'homme de 36 ans.

DES FRANCHISÉS SÉLECTIONNÉS AVEC SOIN

Un an plus tard, le temps était venu de vendre les premières franchises.

Aidé par un passage à l'émission Dans l'oeil du dragon, Béton Surface se fait connaître et Nicolas Desjardins doit bientôt évaluer une centaine de candidatures.

Il en sélectionne quatre qui couvrent, en incluant le siège social, le Grand Montréal en plus de la Montérégie, de l'Estrie et de la Capitale-Nationale.

Des entrepreneurs sélectionnés avec soin comme s'il s'agissait d'employés, explique le fondateur de Béton Surface.

« Tu ne veux pas aller chercher un seul type de franchisé. Tout le monde devient partenaire alors il faut avoir des forces complémentaires. » - Nicolas Desjardins

Selon lui, le modèle de la franchise est beaucoup plus avantageux que celui de la succursale pour faire croître une enseigne. Après tout, le risque financier est partagé entre le franchiseur et ses franchisés.

« C'est plus stimulant pour les partenaires aussi parce qu'ils sont engagés financièrement », ajoute Nicolas Desjardins.

En investissant de 80 000 à 100 000 $, chaque franchisé de Béton Surface mise sur une enseigne bien positionnée sur le web en plus d'un modèle d'affaires éprouvé.

Chacun bénéficie aussi d'une formation de deux semaines au siège social de l'entreprise, à Saint-Hubert, où travaillent de six à dix employés selon la saison.

« Je veux qu'ils deviennent des entrepreneurs à 360 degrés, capables de gérer autant la comptabilité que les ressources humaines. »

Nicolas Desjardins se plaît d'ailleurs à penser qu'il contribue à former des entrepreneurs.

« Ce n'est pas les planchers de garage qui me font triper à la base, lance-t-il. C'est avant tout l'entrepreneuriat lui-même. »

CINQ CONSEILS

Comment démarrer un réseau de franchises avec succès ? Luc Audet, avocat spécialisé sur la question, y va de ses conseils sur le sujet.

Démarquez-vous « Les futurs franchisés vont généralement décider en premier qu'ils veulent une franchise, puis vont magasiner dans ce qui est offert », explique l'avocat. Il est donc important d'avoir un coût d'acquisition compétitif et d'avoir un modèle qui a fait ses preuves.

Sélectionnez avec soin « Certaines personnes croient qu'avoir une franchise garantit un succès à 100 % sans trop de travail, ajoute-t-il. Il faut trouver des gens qui ont de la "drive" et qui sont capables d'accepter un encadrement. » Ayez recours à des tests psychométriques pour vous en assurer, suggère le spécialiste.

Misez sur un modèle Selon Luc Audet, vous augmenterez vos chances de succès en ayant déjà une unité fonctionnelle. « On vend des franchises un peu comme on le fait pour un projet domiciliaire, dit-il. Si vous vendez sur plan, vous aurez plus de difficulté à convaincre. »

Enregistrez votre marque La marque de commerce, c'est l'enseigne qui unit franchiseur et franchisés. Assurez-vous d'en détenir les droits très tôt dans le processus. « Il n'y a rien de pire que de construire un achalandage autour d'une marque de commerce et de la perdre parce que vous ne l'avez pas protégée. Ou pire, d'adopter une marque sans vérifier si elle était disponible », indique-t-il.

Travaillez en équipe Le temps où le franchiseur dictait à lui seul la marche des franchisés est révolu, selon le spécialiste. « Ayez l'attitude d'un partenaire stratégique avec vos franchisés, dit-il. Aujourd'hui, les franchiseurs sont plus réceptifs à l'échange et ont compris que les franchisés peuvent contribuer davantage. »