Nicolas Michaud a passé tous les étés de son enfance à voyager en Europe en compagnie de ses grands-parents maternels français. «Ma soeur et moi montions dans un avion à la fin des classes et nous revenions au Québec au retour des classes, se remémore-t-il. C'était le bonheur total!»

Pour améliorer son expérience de voyage, il faut souvent plonger le nez dans la documentation sur les attraits touristiques de la région visitée. S'il voyageait aujourd'hui avec ses grands-parents, il irait de soi que Nicolas Michaud consulterait une application mobile de voyage, comme celle - gratuite - que son partenaire de Mobeva (François Dussault) et lui ont créée en 2012.

Baptisée Nestor, elle permet de mettre en lumière les attraits touristiques de différentes régions du Québec (spas, festivals, restaurants, hôtels...). Mais voilà, ce projet d'application prendra une toute nouvelle forme d'ici la fin de 2015.

Outil amélioré

«Visuellement, l'application va changer, le nom de Nestor va disparaître et elle va devenir un outil de vente, explique le président de Mobeva. Pour l'instant, c'est davantage un annuaire. Mais dorénavant, l'application pourra montrer à l'utilisateur des choses qui l'intéressent directement. On va personnaliser des idées de sorties, grâce à des questionnaires, notamment.»

Mobeva va également fournir de nombreuses données de fréquentation à sa clientèle (les associations touristiques), question que celles-ci fassent des campagnes de marketing plus efficaces, adaptées et mieux ciblées.

L'entreprise québécoise veut aussi élargir les frontières d'utilisation de son application revue et corrigée. «On vise l'international, précise Nicolas Michaud. Il y a une énorme compétition entre les villes pour attirer les touristes chez eux. Donc, Nestor va disparaître pour que notre application devienne une marque blanche. Mobeva va désormais vendre la plateforme mobile de technologie. Les associations qui vont l'acheter vont ainsi pouvoir personnaliser l'application et en faire leur marque de commerce.»

Mobeva s'appuie sur plusieurs recherches et statistiques pour justifier la création d'un tel produit. Notamment sur le nombre de touristes dans le monde: 1,1 milliard, en 2014, selon l'Organisation mondiale du tourisme. Sur la façon de voyager et d'organiser ses journées de visite également. «Le milieu change, estime Nicolas Michaud. Les guides papier dans les postes touristiques, c'est terminé! Leur durée de vie est de 20 minutes. On les prend et on les jette rapidement à la poubelle! Les touristes, par ailleurs, veulent aujourd'hui de la spontanéité. Ils ne veulent pas chercher, mais plutôt se faire suggérer des choses selon leurs goûts et leur itinéraire.»

Dans la prochaine année, Mobeva souhaite conclure 24 ententes grâce à son application renouvelée, au Québec, dans le reste du Canada, mais surtout en Europe. Et ce, tant avec des associations touristiques qu'avec des... franchisés!

«On va user des méthodes traditionnelles pour vendre l'application, explique Nicolas Michaud. On visitera les salons, les colloques, on va réseauter. On contactera les associations de premier plan. Mais on va aussi s'appuyer sur des franchisés qui vont vendre la marque blanche à l'étranger, car on ne peut être partout. En Allemagne, par exemple, on a ciblé quelqu'un qui pourrait approcher différentes associations. Ce qu'il proposera aux éventuels clients sera clés en main. Tout va toujours partir d'ici. C'est la meilleure façon de se monter une équipe de vente internationale.»

Si 2015 était une année charnière pour Mobeva, 2016 sera une année «de décollage», selon les termes de Nicolas Michaud. «On compte investir énormément.» Le développement de l'application, depuis 2010, a déjà coûté des centaines de milliers de dollars.

Mobeva veut consolider sa place dans un marché où les investissements pour le développement d'applications touristiques seraient de 150 millions de dollars en 2016. «On aspire à environ 2% de ce marché», affirme Nicolas Michaud.