La demeure élégante mais usée de l'avenue Docteur-Penfield, à Montréal, qui abrite Sparkup est en pleine rénovation. Mais le chantier n'entrave pas le travail de ses dirigeants. Depuis octobre 2013, Jeremy Lee Jonas et John Knechtel gèrent, avec une concentration et une ambition remarquables, un site qui met au jour les innovations des universités et les rend accessibles aux grandes entreprises, notamment pharmaceutiques. «Moins de 5% des innovations qui sortent des universités sont commercialisées, affirme le président, Jeremy Lee Jonas. Jusqu'à présent, il y a eu plus de 100 interactions université-entreprise grâce à notre entreprise, ce qui représente des accords de plusieurs millions de dollars.»

Sparkup compte plus de 200 clients. Des universités comme McGill, Harvard, Johns Hopkins, Columbia et Oxford, ainsi que des entreprises comme Roche, Merck KGaA et Boehringer Ingelheim. Il en coûte 300$ par mois aux institutions pour mettre au jour leurs innovations et 2000$ par mois pour les grandes entreprises en quête de propriétés intellectuelles. «On offre un modèle en ligne et de l'accompagnement, explique Jeremy Lee Jonas. N'importe qui peut aller sur le site pour voir les innovations. Mais les clients payent pour bénéficier d'un accompagnement qui stimule les transactions. Avant de se lancer, on a regardé la compétition et on a jugé qu'elle ne mettait pas beaucoup d'accent sur les acheteurs, contrairement à nous.»

Sparkup se construit à une époque où on réduit le financement pour pousser les nouvelles idées. «À cause des difficultés économiques au Canada et ailleurs, quoique ce soit moins pire ici, l'argent disponible pour la recherche universitaire est en baisse, raconte Jeremy Lee Jonas. Donc les institutions se tournent vers les entreprises.»

Cette semaine, Jeremy Lee Jonas était au Connecticut pour renouveler un contrat avec un client de la première heure. «On veut s'assurer qu'il reste avec nous, confie-t-il. On a maintenant une plus large gamme de services à donner et plus d'utilisateurs. On a beaucoup appris. Là, on est capables de les aider davantage, de les servir encore mieux.»

Jusqu'ici, Sparkup s'est concentrée à unir des grandes sociétés pharmaceutiques et des écoles réputées, principalement en Amérique du Nord et en Europe. Une université, Columbia par exemple, avec 1200 innovations à offrir. Dans la prochaine année, elle aimerait séduire aussi les PME et les particuliers.

Soutenue financièrement par la Montreal Medical International (MMI), Sparkup situe ses dépenses à 1,5 million de dollars. Mais ses dirigeants sont actuellement en quête d'un investisseur pour qu'elle puisse les doubler et ainsi lorgner l'Asie, notamment. «On a approché une quinzaine d'investisseurs canadiens, anglais et américains qui ont beaucoup d'expérience avec la propriété intellectuelle, admet Jeremy Lee Jonas. Un deal avec un Américain pourrait aboutir dans les prochains mois.»

La direction aspire à ouvrir d'autres bureaux dans le monde, dont un à New York éventuellement. Et ce, sans masquer ses gènes montréalais. «Il y a vraiment du talent ici, c'est économique de gérer à partir de Montréal, une ville par ailleurs reconnue, crédible dans le milieu de la recherche et du développement. Montréal est une ville universitaire reconnue. Tout le monde connaît l'Université McGill!»

----------------

SPARKUP

Qui: Jeremy Lee Jonas et John Knechtel.

L'idée: Rapprocher les universités et les grandes entreprises en quête d'innovations.

Nombre d'employés: 14, dont des experts dans le transfert de technologie, des programmeurs et des designers.

Ils y croient et y ont investi de l'argent: Montreal Medical International (MMI) et bientôt probablement un investisseur américain.