Pluie, neige, verglas, vents glaciaux... Le cocktail météo des dernières semaines en a fait rager plusieurs. Mais pas Joe Bichai, de Kamik!

«Les tempêtes et les ouragans font notre bonheur, lance le vice-président, fabrication. Quand la neige tombe, il y a ensuite de la slush, donc c'est une bonne saison de bottes d'eau. Cela dit, l'automne dernier, je priais pour qu'il n'y ait pas de tempêtes ici, car on était déjà débordés.»

Il n'y a que la météo hivernale en Europe, trop clémente au goût du fabricant de bottes, pour jeter un peu d'ombre dans l'usine de l'arrondissement de Saint-Laurent. Et encore...

Car Kamik entame 2015 fière d'une dernière année d'activités où elle a vu son chiffre d'affaires croître de 40%. «L'année 2014 fut la meilleure de notre histoire, surtout à cause du marché américain, affirme Joe Bichai. On a travaillé très fort de mars à la fin de décembre. Il y a eu une bonne réponse de nos produits pour enfants et une bonne croissance dans ceux destinés aux femmes.»

L'entreprise montréalaise centenaire place ses produits dans plus de 10 000 points de vente dans 30 pays. Son chiffre d'affaires provient à 25% du Canada, à 50% des États-Unis et à 25% de l'international. «Le moteur de notre clientèle, c'est la famille, dit Joe Bichai. Plus de la moitié des adultes qui achètent des produits pour enfants achètent aussi pour eux.»

Trouver de nouveaux marchés

Cette année, l'entreprise aimerait toutefois convaincre davantage de femmes et d'hommes de se chausser en Kamik. En rappelant, par la bande, aux consommateurs qu'il n'y a pas juste Hunter qui existe dans la botte imperméable! «Ça me met à l'envers de voir un produit moins beau, plus lourd et plus cher être acheté, se désole Joe Bichai. Faudrait que Kate Moss porte nos bottes!»

«Kamik est un leader nord-américain pour les bottes d'hiver d'enfants, estime Michel Benoit, vice-président marketing de Kamik. Sur d'autres marchés, c'est hyper compétitif. Des Northface et Columbia sont de gros joueurs. On fait face à des marques qui ont souvent des produits intégrés: vêtements, accessoires, sac à dos... Et d'année en année, on se fait attaquer sur certains modèles.»

Pour augmenter ses ventes, Kamik compte notamment sur son service de design qui prendra du coffre au printemps. Un local est présentement en construction dans l'arrondissement de Lachine. À compter de mars, une dizaine de personnes y travailleront à temps plein pour améliorer visuellement les modèles tout en les combinant adéquatement aux diverses technologies de fabrication des produits (dont plusieurs sont brevetées).

D'ici à 2017, Kamik s'évertuera ainsi à améliorer la légèreté et l'apparence de ses bottes. Leur résistance également, «car les gens les achètent pour 10 ans, note Michel Benoit. Cela dit, il faut aussi innover et offrir quelque chose de nouveau pour inciter les gens à changer».

24 heures sur 24

L'usine montréalaise de Kamik - qui compte aussi des usines en Ontario et au New Hampshire - roule 24 heures sur 24. De 75 000 à 80 000 bottes y sont fabriquées chaque semaine. Dont la Jennifer, un modèle prisé, conçu en trois hauteurs, et ses bottes imprimées, fabriquées depuis cinq ans. «Le «repeat order«est notre spécialité, soutient Joe Bichai. On produit rapidement et seulement sur commande.

«Depuis 1993, il n'y a plus de ligne d'assemblage, explique Joe Bichai. L'employé assemble la botte de A à Z. On parle de production modulaire. On prépare tout le nécessaire de l'employé pour quatre heures de travail, pour ne pas l'obliger à sortir de son module. L'avantage? Avec 20 modules, on peut servir 20 détaillants différents. On peut répondre à une demande de client en 24 heures.»