Le secteur de la fabrication a connu une année 2013 difficile, révèle le Baromètre industriel québécois publié par Sous-traitance industrielle Québec (STIQ). Plusieurs PME ont connu une baisse de leur chiffre d'affaires en raison notamment d'une fidélité moindre des grands donneurs d'ordres. Pour tirer leur épingle du jeu, les PME manufacturières devront accroître leurs investissements et se tourner vers l'étranger, estime le PDG de STIQ, Normand Voyer. Voici les faits saillants du Baromètre industriel québécois.

1. Des ventes en baisse

En 2013, 23% des PME sondées ont enregistré une baisse notable de leurs revenus, contre 16% en 2012. Certes, 44% d'entre elles ont constaté une hausse de leurs ventes, mais c'est tout de même 12 points de moins qu'en 2012. Quelque 400 des 1820 PME québécoises jointes par STIQ ont répondu au sondage.

2. Les grands donneurs d'ordres achètent moins

En 2013, 35% des PME sondées ont enregistré une hausse de leur chiffre d'affaires grâce à de grands donneurs d'ordres (des poids lourds comme Bombardier, Hydro-Québec, Rio Tinto Alcan, etc.). En 2012, c'était 49%. «Les PME québécoises demeurent encore trop dépendantes des grands donneurs d'ordres locaux, qui investissent de plus en plus à l'étranger et visent à réduire leur nombre de fournisseurs et leurs prix», peut-on lire dans l'étude de STIQ.

3. Des investissements trop modestes

Depuis 2009, la productivité du secteur québécois de la fabrication a reculé de 4% alors que celle de l'industrie ontarienne a crû de 6%. Selon STIQ, c'est en bonne partie à cause de la faiblesse des investissements des PME québécoises dans l'achat d'équipement et en recherche et développement, en stagnation depuis depuis au moins cinq ans. En 2012, l'investissement privé en machines et matériel a représenté 4,9% du PIB du Québec, soit 40% de moins qu'en 1999.

4. Le Québec avant tout

Les PME manufacturières tirent la plus grande partie de leurs revenus du marché québécois. Et quand elles en sortent, elles vont rarement au-delà du Canada et des États-Unis. «Les PME doivent exploiter les accords de libre-échange de plus en plus nombreux», estiment les auteurs de l'étude de STIQ.

5. Pas facile d'exporter

Exporter, c'est bien, mais ce n'est pas nécessairement facile. Chez les PME québécoises qui ont tâté l'international, pas moins de la moitié ont essuyé un échec. Le manque d'expérience à l'étranger est souvent en cause. «Pour accroître leurs chances de percer sur des marchés en croissance, les PME manufacturières n'auront d'autre choix que de travailler ensemble et de se regrouper», souligne STIQ.

6. La fabrication continue de reculer

En 2013, le secteur de la fabrication ne représentait plus que 13,8% du PIB québécois, contre 14,3% en 2012. C'était encore 23,6% en 2000. Mince consolation: en Ontario, la fabrication n'avait un poids que de 12,9% dans l'économie en 2013.