Encore une fois aujourd'hui, rares seront les clients qui pousseront la porte du commerce de paniers-cadeaux Pellatt Cornucopia. La situation, en apparence catastrophique pour tout détaillant, n'inquiète pourtant en rien les gestionnaires de cette entreprise familiale.

C'est que comme bon nombre de détaillants québécois, Pellatt a pris le virage du web pour exposer ses produits à sa clientèle. Déjà depuis 1996, elle les amène même à transiger directement en ligne.

Par sa vitrine virtuelle, la petite entreprise de l'arrondissement de Saint-Laurent a peu à peu transformé les habitudes de consommation de sa clientèle régulière. Cindy Pellatt, vice-présidente, opérations, de Pellatt Cornucopia, prend en exemple une cliente qui passait autrefois par la salle de démonstration de l'entreprise de façon systématique avant de passer une commande. «Aujourd'hui, tous nos échanges se font en ligne ou par téléphone», dit-elle.

La plateforme de commerce en ligne a également changé le visage de la clientèle de Pellatt Cornucopia. Bien qu'elle limite la distribution de ses paniers à l'Amérique du Nord, l'entreprise reçoit désormais des commandes de partout. «Aussi loin que des Émirats arabes unis», lance Cindy Pellatt.

Commercer en ligne ne vient toutefois pas qu'avec de bons côtés, s'empresse-t-elle d'ajouter. «Ça nous a ouvert un nouveau marché, mais ça nous a aussi exposés à une plus grande compétition», dit-elle.

À cette compétition qui vient de partout s'ajoute une panoplie de frais associés au site transactionnel: frais de gestion et d'hébergement du site, coûts associés à la refonte ou à la revitalisation des pages web - une opération à laquelle Pellatt s'est prêtée à quatre reprises depuis les débuts de sa présence sur l'internet - qui gonflent les frais à débourser pour améliorer la visibilité de l'entreprise en ligne, entre autres sur le moteur de recherche Google.

Ces coûts en valent bien la chandelle, au dire de Cindy Pellatt, puisqu'aujourd'hui, le web est devenu le principal outil de marketing de la petite entreprise. Ses catalogues, autrefois utilisés pour faire la promotion de ses produits, sont désormais en voie d'extinction. «On en imprime toujours quelques-uns pour rejoindre nos clients qui ne vont pas transiger en ligne, explique-t-elle. Mais c'est beaucoup moins qu'auparavant.»

Une marque centenaire

Pour remonter aux origines du panier-cadeau chez les Pellatt, il faut sauter deux générations et se replonger au début des années 40.

C'est alors que Jack Pellatt, propriétaire de l'épicerie fondée par son père en 1912, a l'idée de rassembler dans un panier certains des produits qu'il entassait sur des tablettes.

L'idée plut à ce point à la clientèle que les paniers se sont vendus dans cette épicerie de la rue Saint-Denis pendant des décennies.

Lorsque la troisième génération a pris le relais, avec Fred Pellatt et son épouse Joy, les affaires devinrent toutefois plus difficiles, et le temps à consacrer à l'entreprise familiale est apparu trop imposant pour le couple. Celui-ci décida donc de vendre l'épicerie familiale en 1983 pour se consacrer éventuellement à la vente exclusive des paniers-cadeaux sous l'appellation Cornucopia.

L'arrivée de Cindy dans l'entreprise familiale aura coïncidé avec une nouvelle série de changements. Spécialisée en marketing, elle a tout de suite reconnu la valeur du nom «Pellatt» et plaidé pour qu'on l'ajoute au nom de l'entreprise. C'est aussi elle qui a mis de l'avant le passage au web de l'entreprise, et ce, à une époque où le commerce en ligne n'en était qu'à ses débuts.

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En bref

Année de fondation: 1912 (Pellatt) et 1991 (Cornucopia)

Nombre d'employés: 4 ou 5, selon la saison

Secteur: concepteur

de paniers-cadeaux