Un an après la toute première émission Dans l'oeil du dragon, Danièle Henkel est devenue une femme d'affaires connue du public, un mentor et une conférencière recherchée. L'entreprise médico-esthétique qui porte son nom a vu son chiffre d'affaires croître et a bénéficié de la vitrine souhaitée pour faire comprendre que «la madame de l'esthétisme» vend plus que la beauté.

Raquel Tulk, de DRC, entre dans le bureau de la présidente, deux culottes en dentelle en main. Les deux femmes ont fait connaissance sur le plateau de Dans l'oeil du dragon, la saison dernière. Des sept entreprises qui sont tombées dans l'oeil de Danièle Henkel, DRC est la seule dans laquelle la femme d'affaires a finalement investi. Le produit de DRC? «De toute beauté, lance Mme Henkel. Une culotte d'incontinence urinaire unique avec trois niveaux d'absorption. J'ai fait faire un test de marché et on a commencé à vendre dans l'internet. Il n'y a pas de retour et les gens recommandent. En juin, les culottes vont se retrouver dans toutes les pharmacies Jean Coutu. La sportive achète ça aussi. Et on est en train de travailler sur un produit pour hommes.»

Sur le plateau de l'émission, où elle s'est engagée pour 364 000$, Danièle Henkel avait conclu un investissement de 25 000$ pour 33% des actions de DRC. Mais un coup de coeur et la fin des autres associations annoncées ont gonflé par 10 l'investissement initial (pour une participation de 50%). «DRC, c'était moins qu'une start-up! raconte Danièle Henkel. Les filles [Raquel Tulk et Chanelle O'Shea] avaient une bonne idée, mais n'avaient rien. Pas de marketing, pas de site internet, pas de production! Mon conjoint m'a dit: «Tu ne vas pas t'investir là-dedans? Tu n'as pas ce temps!» J'ai dit aux filles: «Je vous donne trois semaines pour faire un site internet et monter un plan d'affaires.» Et elles l'ont fait! J'ai alors réorganisé mes bureaux.»

Plus que de l'exfoliant

Grâce à la télé, Danièle Henkel s'éloigne de plus en plus de l'image de la femme qui a commercialisé le gant exfoliant Renaissance. Et ce, même si son entreprise, c'est aussi des crèmes, des appareils de raffermissement et d'activation de la circulation qu'on trouve dans les cliniques, les spas, chez les chirurgiens plasticiens et les physiothérapeutes, au Canada et aux États-Unis. Même si, depuis 2006, Danièle Henkel, c'est aussi un laboratoire pour un test sur les hypersensibilités alimentaires (qui détecte les allergies alimentaires de type III pouvant conduire à des maux chroniques), rapporté de l'Allemagne (de R-Biopharm), qui a coûté 700 000$ à implanter... envers et contre tous.

«Je travaillais jusque-là pour la peau, explique Danièle Henkel. Mais j'avais l'impression d'être assise sur une chaise à trois pattes. Je n'avais pas de produits pour l'équilibre. J'ai voulu présenter ce test diagnostique dans les cliniques médicales. Mon problème, c'est que les médecins et allergologues refusaient. J'ai tenté de faire des projets-pilotes, sans succès. Mais je n'ai pas arrêté. Je suis allée voir le public. J'ai fait des séminaires.»

La métamorphose de Danièle Henkel en dragonne a gonflé son chiffre d'affaires de 12%. «Dans mon industrie, j'avais déjà de la crédibilité et du respect, affirme-t-elle. Pour le public, on a commencé à faire un lien entre les crèmes Gemology et Danièle Henkel. Nos ventes internet, qui n'étaient pas énormes, ont par ailleurs augmenté de 500%. Les gens se promènent plus maintenant sur mon site.»

Conférencière

Les dragons ont aussi poussé Mme Henkel à s'éloigner davantage de ses bureaux de Pierrefonds. Car la femme d'affaires est aussi devenue conférencière, de La Tuque à Châteauguay en passant par Alma. «Je donnais des conférences dans mon industrie, précise-t-elle. Mais là, je parle des vrais défis de la vie, de moi depuis l'âge de 4 ans, née au Maroc, et qui ai vécu en Algérie et aux États-Unis. De passion, de rêves, d'échecs et de réussites. Les gens s'y retrouvent.»

Danièle Henkel rappelle aussi toute l'importance du mentorat. Ce qu'elle a notamment fait pour des entreprises candidates des dragons. Elle valorise aussi, dès qu'elle a une tribune, l'entrepreneuriat. «Elle est un beau modèle d'intégration, souligne Nathaly Riverin, directrice générale de l'École d'entrepreneurship de Beauce. En affaires, être une femme et être immigrée, ce sont des barrières dans la quête de financement. Visiblement, elle a tout un caractère! Par ailleurs, elle a le souci d'aider des gens à se lancer en affaires. Je souhaite l'avoir comme entraîneuse à l'École d'entrepreneurship, mais elle est très occupée. On va l'avoir à l'usure!»