Une façon éprouvée d'améliorer ses chances de réussite en affaires est de profiter des services d'aide offerts par les organismes de soutien aux entreprises du territoire.

Une récente étude, préparée par Développement économique Canada, en collaboration avec Statistique Canada, tend à le démontrer.

Ainsi, les entreprises clientes d'organismes de développement régional créent quasiment deux fois plus d'emplois que les entreprises comparables qui n'ont pas bénéficié de pareil coup de main.

De plus, les entreprises épaulées augmentent deux fois plus leurs ventes et ont de meilleures chances de demeurer en affaires après cinq ans d'existence que le groupe témoin composé d'entreprises qui ont choisi de faire cavalier seul.

Concrètement, la cohorte des entreprises épaulées connaît une augmentation du chiffre d'affaires de 13,7% annuellement, comparativement à 6,0% pour le groupe témoin. L'emploi croît de 4,7% par an dans le premier groupe contre 2,9% dans le groupe témoin. Quant au taux de survie, après 5 ans, il s'élève à 82% pour les entreprises aidées et à 69% pour les autres.

L'étude s'attarde uniquement aux entreprises aidées par les Sociétés d'aide au développement des collectivités (SADC) et aux Centres d'aide aux entreprises (CAE), tous deux financés par Développement économique Canada par le truchement du programme de développement des collectivités.

Prêt sans garantie

Le Québec compte 57 SADC et 10 CAE qui coûtent près de 30 millions par an au fédéral en frais de fonctionnement.

Ces deux organismes offrent principalement du prêt sans garantie allant jusqu'à 150 000$, davantage en cas de dérogations. Ils proposent aussi la gamme complète des services d'accompagnement aux entrepreneurs.

Les retombées sont plus importantes pour les entreprises de moins de 20 employés que pour les entreprises comptant de 20 à 100 employés. Les tableaux excluent les entreprises de plus de 100 employés.

Les données montrent que l'incidence est plus significative dans le secteur de la fabrication, du commerce de détail et l'hébergement et les services de restauration dans les économies rurales.

Deuxième phase

Cette étude s'inscrit dans le cadre de la stratégie de mesure du rendement du Programme de développement des collectivités locales. Il s'agit de la deuxième phase de l'étude qui en comptera trois au total. Les résultats de la première phase, publiée en juin 2012, allaient dans le même sens. Les deux premières phases de l'étude couvrent la période 2003-2010.

«À la parution des résultats de la première phase, on n'a pas trop pavoisé parce qu'on s'est dit que les résultats étaient peut-être l'effet du hasard», raconte, dans un entretien, Hélène Deslauriers, directrice générale du Réseau des SADC et CAE du Québec.

Mme Deslauriers met les bons résultats sur le compte de la proximité entre les professionnels des SADC et les entrepreneurs. Des études américaines auraient en effet établi un lien de cause à effet entre le risque de perte et la distance entre le débiteur et l'entreprise créancière. «Plus le prêteur est loin de l'emprunteur, plus le risque de perte est important», dit Mme Deslauriers.

La DG ne rejette pas l'idée que les autres organismes d'aide, comme les centres locaux de développement et les services d'aide aux jeunes entrepreneurs, obtiennent d'aussi bons résultats avec leurs interventions.

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FAITS SAILLANTS

- Amélioration du taux de survie des entreprises: 82% comparativement à 69% pour le groupe témoin, après cinq ans.

- Augmentation de la création d'emplois : 4,7% contre 2,9%.

- Augmentation deux fois plus rapide des ventes. Moyenne des ventes de 13,7% par an contre 6,0%.

- Augmentation des ventes par employé plus rapide. 3,9% comparativement à 2,6%.

Source: Réseau des SADC et CAE