On a très certainement la bosse des affaires quand on réussit à faire de l'argent en 2013 avec un nouveau concept de pizzeria à Montréal.

Simon Gervais, 40 ans, a ouvert cinq restaurants F+F Pizza au Québec dans la dernière année. Ses succursales les plus performantes vendent 1000 pizzas et plus par semaine.

À Montréal, le premier établissement a ouvert sur la rue Notre-Dame, à l'ouest de l'avenue Atwater. Le deuxième a été aménagé dans une ancienne boutique de vêtements de la rue Sainte-Catherine, dans le Village gai, où la concurrence est rude.

Il suffit de marcher de la station de métro Beaubien au restaurant, près de Papineau, et on croise au moins quatre restaurants italiens ou pizzerias.

«Je ne crois pas à la restauration de grande taille, 200 places et plus. Je crois en une restauration simple avec plusieurs petits points de vente», dit l'entrepreneur, qui ne vend que la pizza et de la salade, sur place ou sur livraison.

M. Gervais nous a reçus dans son resto de la rue Sainte-Catherine, dans un décor épuré aux meubles de bois. Au mur, un long tableau étroit - oeuvre de style urbain graffiti du collectif Cease - parcourt le mur de la petite salle à manger. Simple, confortable, économique.

En somme, F+F Pizza est tout le contraire d'un resto Boston Pizza qui nécessitait, au lancement du concept au Québec en 2006 un investissement de 2 millions par établissement.

En 2012, le concept s'est ajusté et Boston Pizza veut ajouter 25 restaurants au Québec d'ici 5 ans. De son côté, Pizza Pizza a annoncé l'ajout de 5 à 10 adresses par année. Boston Pizza et Pizza Pizza sont deux sociétés de l'extérieur du Québec, cotées en Bourse. Bref, la concurrence est vive.

L'homme d'affaires, originaire de la région de Québec, a étudié son marché. Il en est venu à la conclusion que les grandes chaînes de livraison de pizza n'ont pas ajusté leur menu au fil des ans.

«La clientèle est devenue plus critique à l'égard de la qualité de la nourriture. C'est ma part de marché à conquérir», dit-il.

Oubliez la pepperoni extra-fromage ou la all-dressed-pas-de-piment. Ce sont la Habs (merguez et boeuf Angus), la Weed Eater (prosciutto et roquette), la BPM (prosciutto, brie et miel) qui figurent parmi les meilleurs marqueurs.

Bientôt, les franchises

La Presse a écrit sur Simon Gervais en mars 2012. Il venait d'ouvrir sa première pizzeria sur Notre-Dame, dans le quartier Saint-Henri.

À la suite de ce premier article, un groupe d'investisseurs l'a approché. Après trois mois de fréquentation, un partenariat a été scellé.

L'arrivée de sang neuf et d'argent frais a donné le souffle nécessaire à l'entreprise de M. Gervais pour ouvrir trois et bientôt quatre nouvelles succursales.

La prochaine étape? F+F Pizza se prépare à franchiser son concept en avril ou en septembre. Une franchise se vendra 150 000$, incluant l'équipement, la rénovation, le droit d'utilisation et la mise de fonds. Il croit pouvoir séduire les propriétaires exploitants en herbe.

«F+F est intéressante pour quelqu'un qui n'est pas habitué à la grosse restauration. On a à gérer un four à pizza et une table pour les ingrédients, c'est tout ce que ça prend. Pour 25 000$ d'équipement, on peut vendre pour 15 000 à 20 000$ par semaine.»

M. Gervais se voit ouvrir 30 restaurants au Québec d'ici deux ans. «C'est un rêve pour moi qui se réalise. C'est la révolution de la pizza. Je suis unique même si je vends de la pizza», dit-il.

On se donne rendez-vous dans deux ans pour faire le point.

LA RECETTE DE SIMON GERVAIS

- Territoire de livraison de 35 000 adresses par restaurant

- Distribution de 100 000 circulaires par année, par restaurant, pour stimuler les livraisons

- Maximum de 40 places assises par établissement