Québec embrasse le rêve d'implanter des centres de données écologiques dans la province. Le gouvernement Marois débloque 400 000$ pour soutenir une PME montréalaise qui veut ériger des centres de données informatiques d'un nouveau genre au Québec.

L'entreprise Vert.com a développé un concept de centres de données qui se construisent par modules préfabriqués et s'érigent à la verticale plutôt que se déployer dans des bâtiments traditionnels. Selon l'entreprise, ce type de construction en hauteur facilite le refroidissement des milliers de serveurs informatiques qui composent le centre, en plus d'en diminuer le coût au pied carré. En utilisant l'hydroélectricité et en maximisant son rendement énergétique, l'entreprise veut s'afficher comme une solution verte aux immenses parcs de serveurs qui poussent comme des champignons partout dans le monde.

«C'est en plein le genre d'entreprises que l'on veut soutenir, a dit hier Élaine Zakaïb, ministre déléguée à la Politique industrielle et à la Banque de développement économique du Québec. On a trop souvent tendance à opposer protection de l'environnement et développement économique. Mais dans le monde actuel, la protection de l'environnement représente plutôt une opportunité économique.»

Projet de 25 millions

Vert.com a érigé un premier centre de données «vertical» à l'Université Laval, et veut maintenant commercialiser le modèle. L'entreprise a dévoilé hier un projet de 25 millions destiné à ériger un centre de 20 000 serveurs à Montréal. La première phase du projet créerait 20 emplois directs et entre 75 et 125 emplois indirects. Un emplacement «stratégique» pour le centre de données a été identifié, mais aucune entente n'a été conclue à ce sujet. Le financement complet du projet n'est pas non plus conclu.

Pourquoi le gouvernement accorde-t-il une subvention à un projet qui parait aussi risqué? Mme Zakaïb a répondu que c'est le potentiel d'attirer de multiples entreprises technologiques autour du centre qui a séduit. Vert.com dit en effet vouloir mettre son centre à la disponibilité des entreprises technos qui ont besoin de grandes capacités de calcul, comme celles qui font dans l'informatique nuagique ou le big data.

«Chaque fois qu'on fait un investissement dans quelque chose qui est nouveau et un peu fou comme ça, on prend un risque, a dit Mme Zakaïb à La Presse Affaires. Mais c'est un beau risque, parce que si ça fonctionne, ce sera le point d'ancrage qui permettra d'attirer plein d'entreprises.»

Vert.com offrira la possibilité aux entreprises de devenir copropriétaires ou colocatrices d'une partie seulement de la puissance informatique de son centre. L'entreprise d'une dizaine d'employés a ouvert un bureau à San Francisco afin de convaincre les boîtes de la Silicon Valley de venir s'installer à proximité de ses futures installations.