Avec ses 110 employés et ses tout nouveaux bureaux ouverts un peu partout dans le monde, l'estrienne Boréal-Informations Stratégiques, mieux connue sous le nom de Boréalis, voit loin: elle vient de lancer de toutes nouvelles applications mobiles qui permettront à ses clients de mieux comprendre et gérer leur environnement de travail dans leur pays, là où les communications sont parfois ardues.

«Nous avons créé ces applications pour iPhone, Android et BlackBerry, explique Jules Paquette, président-directeur général de Boréalis. C'était devenu nécessaire, parce que nos clients travaillent souvent dans des régions du monde où l'accès aux communications est difficile, que ce soit au Ghana, au Tchad, en Mongolie ou dans certaines parties de l'Australie.»

Fondée à Magog, en 2004, par deux étudiants de géographie, Jules Paquette et Patrick Grégoire, l'entreprise est spécialisée en gestion de la responsabilité sociale et de la performance environnementale dans les secteurs minier ainsi que pétrolier et gazier.

Parmi les plus récents projets sur lesquels l'entreprise estrienne a travaillé, on compte un système de gestion de l'information en RSE pour une société pétrolière en Papouasie-Nouvelle-Guinée, un système de gestion de l'information environnementale pour la société minière Minera Chinalco au Pérou ou encore l'implantation d'un système de gestion de l'information (SGI) pour la gestion des parties prenantes pour Ivanhoe Mines Ltd, à Ulaanbaatar, en Mongolie. «Le marché minier, pétrolier et gazier est appelé à grandir, précise le PDG de Boréalis. C'est pour cette raison que nous avons ouvert un bureau à Brisbane, en Australie, qui compte déjà 12 employés et qui va être appelé à grandir. Tout le développement des logiciels et des services se fait à partir de Magog, où nous comptons 75 employés.»

C'est sur le terrain, au Tchad, lorsqu'ils travaillaient pour Exxon Mobile, que Jules Paquette et Patrick Grégoire ont vu l'importance de l'impact social et environnemental de projets pétroliers. «Lorsque nous avons créé Boréalis, nous voulions offrir des services et des solutions, mais rapidement nous avons vu que nous pouvions créer un produit pour la gestion, indique Jules Paquette. Parce que nous avions tous les deux déjà travaillé en Afrique francophone, c'est là que nous avons commencé notre développement. Maintenant, notre clientèle s'étend en Amérique latine, en Asie du Sud-Est et en Australie, où nous venons d'ailleurs d'ouvrir un bureau.»

L'urgence crée le besoin

La notion de responsabilité sociale a beaucoup changé depuis que Boréalis a été lancée. «Au départ, les entreprises étaient réticentes, note Jules Paquette. Mais depuis cinq ou six ans, il y a eu des changements dans la façon dont les projets sont financés.» Depuis la mise en place des Principes de l'Équateur (EPs), ensemble de dispositions et de normes volontaires visant à déterminer, évaluer et gérer les risques sociaux et environnementaux dans le domaine du financement des projets, les entreprises ont des obligations envers les populations qu'elles touchent: compensation juste de la population, sélection d'employés et de fournisseurs locaux, etc. «On a vu ce que la catastrophe dans le golfe du Mexique a fait en 2010, rappelle Jules Paquette. L'urgence a créé le besoin. Au Nigeria, récemment, il y a eu une prise de conscience des entreprises. Évidemment, les industries d'extraction de ressources naturelles doivent s'installer là où il y a des gisements, mais elles ne peuvent plus faire n'importe quoi.»

Pourquoi les fondateurs, qui viennent tous deux de Sherbrooke, ont-ils choisi Magog? «Ce n'est pas un hasard, affirme Jules Paquette. Nous y avons été très bien accueillis, tant par le centre local de développement de Memphrémagog que par les autres ressources de la ville qui ont bien compris notre projet.» La ville de Magog y a trouvé son compte puisque Boréalis fournit des emplois spécialisés - ingénieurs civils, arpenteurs, géomètres-experts, informaticiens - et les employés choisissent de vivre dans la région.

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Borealis en un coup d'oeil

2004

Année de fondation

110

Nombre d'employés

Lieu principal d'affaires: Magog

À l'étranger: plusieurs bureaux de par le monde, dont un à Brisbane, en Australie

Les marchés: le monde, dont les régions mal desservies par les télécommunications comme le Ghana, le Tchad et la Mongolie.