Avis aux dirigeants de PME de la province: Rémi Quirion, le tout premier scientifique en chef du Québec, vous a dans sa ligne de mire.

Dans une première entrevue aux médias depuis sa nomination lundi, M. Quirion a expliqué à La Presse Affaires vouloir aider les PME à participer à l'économie de l'innovation, notamment en renforçant leurs liens avec les universités et les grandes entreprises. «Très souvent, quand on parle de recherche, on parle des grandes entreprises. Elles font beaucoup de recherche et on veut les amener à en faire encore plus, mais on délaisse souvent la PME, alors que c'est elle qui génère la majorité des emplois au Québec. Il faut travailler de façon plus étroite avec les PME», a dit M. Quirion.

Nommé lundi par le ministre du Développement économique, de l'Innovation et de l'Exportation, Clément Gignac, M. Quirion sera le premier à occuper le poste de scientifique en chef, une fonction qui vise à coordonner et promouvoir la recherche québécoise.

M. Quirion, réputé chercheur en neurosciences qui s'est notamment intéressé à la maladie d'Alzheimer, dirigera entre autres le Fonds de recherche du Québec, une nouvelle entité qui remplace les trois fonds de recherche existants (le Fonds de la recherche en santé du Québec, le Fonds québécois de la recherche sur la société et la culture et le Fonds québécois de la recherche sur la nature et les technologies).

Même s'il provient du milieu universitaire, l'homme promet d'être aussi la voix du milieu des affaires et de la recherche privée. C'est aussi le souhait du ministre Clément Gignac, de qui M. Quirion relèvera directement.

«Au Québec, on fait de la belle recherche, on a de belles universités, mais on a de la difficulté à passer des idées au marché. En ayant un scientifique en chef, on va pouvoir faire tomber les silos et faire travailler les gens plus ensemble», a dit M. Gignac à La Presse Affaires.

«Il n'y pas de formule magique - en tout cas, moi, je n'en ai pas encore, avertit toutefois M. Quirion, qui entrera en fonction le 1er septembre. Il ne s'agit pas de forcer les partenariats - ça ne donnerait rien et risquerait de braquer les gens. Mais c'est un peu mon rôle d'amener les équipes de recherche à travailleur plus ensemble.»

L'annonce a été bien accueillie par le milieu entrepreneurial.

«Je choisis de penser que c'est bon pour le rayonnement du Québec à l'international, dit Mario Lebrun, directeur général de BioQuébec, l'association qui représente les entreprises de biotechnologie. L'attention va être concentrée sur une seule personne, et une personne qui est directement liée au pouvoir politique. Pour l'industrie, c'est important.»

«C'est une stratégie qui est quand même audacieuse et ambitieuse. Mais c'est dans l'ordre des choses d'améliorer l'efficacité de nos investissements en recherche au Québec. Ça s'inscrit dans un besoin de meilleure coordination», dit Jean-Louis Legault, PDG de l'Association pour le développement de la recherche et de l'innovation du Québec, qui a siégé au comité qui a choisi M. Quirion.