Comme si ce n'était pas assez risqué de se lancer en affaires, les jeunes entrepreneurs doivent encore signer un bail de trois à cinq ans lorsqu'ils établissent leurs locaux. Une société montréalaise a trouvé un moyen de débarrasser les entreprises naissantes de cette source de stress additionnel: la colocation.

Dans son immeuble locatif de la rue Saint-Patrick, dans le Sud-Ouest, le Complexe Dompark a mis au point une formule qui permettra aux petites PME de se loger sans se ruiner: CommunoLoft. Le concept permet à des entreprises de louer un espace fermé, meublé, qui comprend un accès à l'internet et des lignes téléphoniques.

Pour seulement 500$ par mois, un entrepreneur peut se doter d'un bureau entièrement équipé. La salle de conférence, le lounge et la cuisine sont des espaces communs qui sont partagés avec les autres locataires. Et pas besoin de se commettre à long terme, les baux peuvent durer seulement trois mois.

Gestion immobilière Quo Vadis, qui administre le Complexe Dompark et un autre immeuble de bureaux, a lancé le concept à la demande de ses locataires. Elle a ensuite enregistré la marque de commerce CommunoLoft avec son partenaire, Gestion Amdev, et formé la société Loftworx qui souhaite exporter la recette à d'autres immeubles.

«De plus en plus, des entrepreneurs qui lançaient leur entreprise voulaient des locaux dans le Dompark, mais ils ne pouvaient pas supporter un bail de trois à cinq ans, relate Nathalie Voland, administratrice de l'entreprise. Ce sont eux qui m'ont demandé de leur louer des espaces partagés.»

Éventail de services

Mais l'entreprise a poussé encore plus loin le principe de la colocation. Elle a conclu des ententes avec différentes sociétés susceptibles de commercer avec des petits entrepreneurs.

La firme comptable KPMG, les avocats Gascon et Associés, la Banque de développement du Canada (BDC), Desjardins et l'école de gestion John-Molson, de l'Université Concordia, offrent donc un éventail de services aux locataires du CommunoLoft. Certains donnent des ateliers de formation, d'autres offrent des tarifs avantageux.

«On a fait des escomptes avec toutes ces entreprises, indique Nathalie Voland. Alors pour 500$, un locataire du CommunoLoft a plus qu'un local. Il a tous les services dont il a besoin en profitant des économies d'échelle.»

Le Complexe Dompark y trouve son compte, lui aussi. Si elles décident de prendre de l'expansion, les petites entreprises n'auront pas à chercher bien loin pour de nouveaux locaux. Elles n'auront qu'à déménager dans un bureau plus grand, dans le même immeuble.

Le premier Communoloft du Complexe Dompark a attiré une faune éclectique de PME: un distributeur de produits médicaux, un designer industriel, une agence de mannequins et un avocat. Neuf sociétés ont loué la totalité des espaces en moins de deux semaines.

Une nouvelle franchise de la bannière ouvrira ses portes cette semaine, rue de l'Esplanade. Nathalie Voland projette aussi d'implanter le concept dans le Technopôle Angus, sur le boulevard Saint-Laurent, rue Chabanel, dans l'Ouest-de-l'Île et dans l'arrondissement de Mercier-Hochelaga-Maisonneuve.