Cela fait peut-être un peu pompeux, mais Salaberry-de-Valleyfield a longtemps été considéré comme la Venise du Québec grâce à la proximité de son centre-ville, de la baie Saint-François et du fleuve Saint-Laurent.

La ville planche actuellement sur différents projets, dont la valeur reste à déterminer.

But visé: redynamiser le centre-ville afin d'y attirer les gens de la région, mais aussi un plus grand nombre de plaisanciers et de touristes.

Au cours des 10 prochaines années, un vent de renouveau soufflera sur la ville, promet le maire Denis Lapointe.

Un important plan de développement a été conçu en ce sens. Mais il n'a pas encore été rendu public. Les élus de la ville n'en prendront connaissance qu'en décembre.

Nous savons toutefois que la pierre angulaire de ce projet de redynamisation se fera dans la partie ouest de la ville, autour de la baie Saint-François et de l'ancien canal de Beauharnois.

Les investissements prévus devaient se chiffrer en dizaines de millions. Bref, dans le coeur même du centre-ville et des anciens quartiers ouvriers qui, dit-on, sont parmi les plus vieux du Canada.

Selon le maire Denis Lapointe, en poste depuis 15 ans, les investissements relatifs à ce qu'on a baptisé «le renouveau urbain de Salaberry-de-Valleyfield» se calculeront en dizaines de millions de dollars.

Mais, prévient-il, ce n'est pas la ville qui assumera la totalité des dépenses. «Le privé devra y prendre part, c'est évident», souligne-t-il.

À titre d'exemple, Denis Lapointe explique qu'il y a cinq ans, lorsque le vieux canal de Beauharnois - situé le long de la rue Victoria, en plein centre-ville - a été rouvert à la navigation, l'opération a coûté près de 6,5 millions.

«Mais ç'a généré des investissements privés de 35 millions, notamment dans la construction de logements en copropriété», affirme-t-il.

Cures de rajeunissement

Les élus de Salaberry-de-Valleyfield souhaitent donc recréer le même genre de dynamique avec leur nouveau projet. La Presse a notamment appris que les parcs Delphina-Sauvé et Marcil (tous les deux situés sur le bord du fleuve) subiront d'importantes cures de rajeunissement et qu'ils seront peut-être dotés de nouveaux équipements afin qu'ils soient fréquentés été comme hiver.

De nouveaux tronçons cyclables seront aménagés et permettront de boucler la boucle, c'est-à-dire d'aller rejoindre la Route verte. Un service de croisières pourrait également voir le jour sous peu.

D'ailleurs, pour ceux qui l'ignorent, Salaberry-de-Valleyfield possède la deuxième marina du Québec en terme de taille. Plus de 500 bateaux et autres voiliers y sont amarrés, ce qui attire des milliers de plaisanciers. Il n'est pas exclu qu'en hiver, le vieux canal de Beauharnois se transforme en patinoire, à la manière du canal Rideau à Ottawa.

Aussi, la ville souhaite bonifier l'offre commerciale, que ce soit par le biais de boutiques spécialisées ou de nouveaux restaurants. Des mesures incitatives seront vraisemblablement mises de l'avant, notamment des subventions pour la rénovation de façades.

Enfin, nous avons appris qu'un carrefour giratoire sera aménagé tout près du centre-ville sur l'autoroute 530, c'est-à-dire le segment de la nouvelle autoroute 30 qui traversera Salaberry-de-Valleyfield d'est en ouest. Bref, il sera dorénavant possible d'accéder très rapidement au centre-ville.

Les villes québécoises qui ont un centre-ville et des artères commerciales situés à deux pas du fleuve Saint-Fleuve sont plutôt rares.

Salabery-de-Valleyfield veut par conséquent profiter au maximum de ce privilège. La ville ne sera plus uniquement connue pour ses célèbres courses de régates, qui ont vu le jour en 1938.