Vous pensez avoir créé le prochain Google dans votre sous-sol? Réjouissez-vous. Un fonds de plus de 41 millions de dollars destiné à soutenir les futurs entrepreneurs québécois en technologies de l'information est maintenant prêt à miser sur vous.

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Le Fonds d'investissement Réal, l'un des trois fonds d'amorçage annoncés par le gouvernement du Québec au printemps 2009, a maintenant les poches pleines et est prêt à investir dans les meilleures entreprises en démarrage de la province. Il s'agit du premier des trois fonds à avoir complété son financement.

«Ce fonds est d'autant plus important que la crise économique a fortement diminué les sources de financements et les sommes disponibles pour les entreprises innovantes, en particulier au niveau de l'amorçage», a dit hier le ministre du Développement économique, de l'Innovation et de l'Exportation, Clément Gignac.

M. Gignac a fait cette annonce pendant la Quebec City Conference, une rencontre internationale sur le capital-risque qui a attiré hier autant les grands bonzes américains, européens et israéliens que des fonds souverains comme ceux de la Chine et de Bahreïn.

Au terme d'un concours, c'est l'équipe dirigée par John Stokes et Jean-Sébastien Cournoyer qui a été choisie pour diriger le fonds d'amorçage sur les technologies de l'information. L'équipe est derrière Montreal Start-Up, un fonds de capital-risque de 5 millions qui a soutenu 15 entreprises.

Leur nouveau fonds, appelé Fonds d'investissement Réal, a recueilli son argent auprès du gouvernement du Québec (16,5 millions), du Fonds de solidarité FTQ (10,9 millions) et de FIER Partenaires (5,6 millions). Un groupe de 29 investisseurs privés y a aussi misé ensemble 8,25 millions, pour un total de 41,25 millions.

«Nous voyons des liens clairs entre l'innovation, la productivité et la croissance économique», a dit John Stokes, associé du Fonds d'investissement Réal, qui promet de porter une attention particulière aux entreprises du web et du web mobile.

Le groupe a déjà identifié des cibles d'investissement et pourrait passer à l'action d'ici la fin de l'année. Il compte soutenir de 50 à 60 entreprises sur une période de quatre ans.

«Il n'y a aucune partie subventionnaire là-dedans, a tenu a préciser Janie Béïque, vice-présidente principale, nouvelle économie, au Fonds de solidarité FTQ. La finalité, c'est le rendement. Ce n'est pas de l'amorçage à perte.»

Les deux autres fonds d'amorçage annoncés par le gouvernement, qui viseront les secteurs des sciences de la vie et des technologies propres, en sont encore à terminer leur financement.

Optimisme à Québec

Après une année de misère dans l'industrie mondiale du capital-risque, le ton était à l'optimisme hier à la Quebec City Conference, qui a attiré quelque 425 participants. Selon les chiffres de la firme médiatique Thomson Reuters, les investissements en capital-risque ont augmenté de 122% en Amérique, de 67% en Asie et de 20% en Europe, Afrique et Moyen-Orient cette année par rapport à l'an dernier.

Thomson Reuters s'est aussi amusé à sonder les participants de la conférence, pour découvrir que 47% d'entre eux prévoient une augmentation de 10% ou plus du capital-risque au quatrième trimestre 2010. Jusqu'à 22% d'entre eux voient une augmentation de 50% ou plus.

Le premier ministre du Québec, Jean Charest, a clôturé la conférence en rappelant la création du fonds de fonds Teralys et des fonds d'amorçage par son gouvernement.

«Tous les gouvernements du monde doivent porter attention au capital-risque», a-t-il dit.