La crise qui a frappé de plein fouet les marchés financiers a mis au jour la complexité d'un système où même les plus aguerris peuvent être dépassés par les événements.

«On l'a vu en 2008, raconte Jacques Lépine, vice-président aux ventes chez Standard Life. Ce sont des produits extrêmement complexes qui ont fini par créer une crise économique mondiale. Si même les experts se sont fait prendre, imaginez une personne qui connaît peu le marché!»

Même constat du côté de Gil-Olivier Raynal, planificateur financier et conseiller principal marketing chez Desjardins.

«Les marchés financiers sont beaucoup plus chahutés, si je compare à quand j'ai débuté ma carrière en 1987, se souvient-il. Ils se sont aussi beaucoup élargis - on peut investir jusqu'en Chine maintenant! De plus, il y a une multitude de produits, garantis ou pas: fonds mutuels, certificat de dépôt, placements liés au marché... Il faut trouver un conseiller financier qui sera capable de nous guider à travers les solutions disponibles, selon nos besoins.»

Émotions et mauvaises décisions

Le conseiller financier est aussi essentiel, selon M. Lépine, pour aider l'investisseur à garder la tête froide:

«Tout ce qui a rapport à l'argent rend les investisseurs très émotionnels, ce qui va leur faire prendre de mauvaises décisions. La plupart des gens ont, avec les produits financiers, une réaction inverse de celle qu'ils ont avec tous les autres produits de consommation... Si on va au supermarché, on achète en plus grande quantité ce qui est en solde et on laisse de côté les produits dont le prix a augmenté. Quand la Bourse baisse, c'est un peu comme si elle était en vente, mais les gens, au lieu de vouloir acheter, veulent vendre!» dit-il.

À cet égard, nombre de conseillers ont servi de rempart lors de la crise financière pour aider leurs clients à ne pas entreprendre d'action précipitée.

«De véritables drames se sont joués dans les bureaux quand les marchés étaient à la baisse. Un bon conseiller doit être apte à gérer les situations émotives et les attentes des clients, pour l'aider à trouver des solutions», croit M. Raynal.

L'importance de la relation

Pour bien choisir son conseiller financier, il est primordial de vérifier, avant toute chose, s'il est inscrit à l'Autorité des marchés financiers.

«Cela prouve qu'il a une formation et qu'il suit également une formation continue. On peut aussi aller chercher des références pour arrêter son choix», explique Stéphane Langlois, président de BLC services financiers et également à la tête du Conseil de fonds d'investissement du Québec (CFIQ).

Un choix important, car un bon conseiller ne fait pas que proposer des investissements, mais un plan d'action. Il est présent dans tout ce qui concerne la vie financière (retraite, épargne, succession, planification fiscale) et à tous les «événements de vie» (un terme utilisé en marketing), de l'achat d'une maison à la naissance du premier enfant, jusqu'à la retraite.

Selon M. Raynal, un conseiller doit fait preuve d'empathie pour comprendre vos besoins et les «traduire» en termes financiers, devrait anticiper les problématiques et être un très bon pédagogue. «Ce n'est pas une bonne chose de sortir d'un bureau et de ne pas comprendre dans quoi on investit!» dit-il.

Le suivi est aussi primordial, ajoute M. Raynal.

«Le suivi permet non seulement de poursuivre la pédagogie, mais aussi de vérifier si les objectifs sont bien atteints, si les rendements sont ceux qu'on pensait avoir ou s'il faut réajuster, dit-il. Le conseiller pourra aussi compléter le plan d'action avec des objectifs qui étaient peut-être moins prioritaires au départ, comme devoir s'occuper de ses parents ou investir pour les études des enfants».

> Les Canadiens qui font affaire avec un conseiller et qui ont un revenu entre 35 000$ et 55 000$, possèdent jusqu'à 5 fois plus d'avoirs pouvant être investis. Les Canadiens conseillés âgés de 45 à 54 ans en ont jusqu'à 3 fois plus.

> 69% des Canadiens conseillés contribuent à un REER, contre 29% pour ceux qui sont non conseillés.

> 27% ont un compte épargne libre d'impôt (CELI), contre 14% pour les non conseillés.

> 55% des ménages conseillés de 65 ans et plus ont un Fonds enregistré de revenu de retraite (FERR), contre seulement 18% pour les non conseillés.

> Chez les 45 ans et moins, 30% contribuent à un Régime épargne et retraite (REEE), contre 10% pour les ménages sans conseiller.

> 74% des ménages conseillés sont confiants d'avoir assez d'argent pour leur retraite, contre 52% pour les ménages non conseillés.

> 79% des investisseurs canadiens font confiance à leur conseiller.

Source: La valeur du conseil, CFIQ, juillet 2010