Vous connaissez l'expression «entreprise en système»? C'est l'approche entrepreneuriale que privilégie Pascale Gosselin. La présidente de Mets Petits Choux, fabricant de plats surgelés pour bambins, croit que ce modèle d'affaires permet d'atteindre ses objectifs plus rapidement. Selon elle, il vaut mieux faire appel aux meilleurs sous-traitants plutôt que de bâtir sa propre usine, mettre au point son propre réseau de vente et tutti quanti.

La jeune femme ne remet aucunement en question les autres modèles d'affaires. Mais Pascale Gosselin est d'avis que, de nos jours, les choses vont extrêmement vite et qu'il faut conséquemment battre le fer pendant qu'il est chaud. Surtout lorsque l'on mise sur un produit de niche qu'à peu près personne n'exploite pour le moment.

La présidente de Mets Petits Choux est tellement confiante de son approche qu'elle prévoit atteindre le million de dollars de ventes d'ici 2011, c'est-à-dire un peu plus de deux ans après la fondation de son entreprise qui compte seulement deux employés, Johanne Gilbert, également actionnaire, et elle. «On ne peut plus mettre 10 ans à créer une marque et un savoir-faire», affirme Pascale Gosselin, 39 ans.

«Les gens plus âgés à qui je parle de mon entreprise et de mes objectifs me regardent avec des gros yeux en me disant: «C'est pas sérieux; j'ai mis 10 ans avant de faire mon premier million! «» relate la mère de famille. Selon elle, les entreprises en système pullulent depuis quelques années aux États-Unis.

Créneau inexploité

Mets Petits Choux se présente comme une entreprise offrant des repas prêts à manger pour les tout-petits. Des plats (de la viande et des légumes) dont la texture est adaptée pour l'âge de la transition. Bref, les six produits de la PME sont destinés aux bambins de 9 à 12 mois, l'âge où l'on passe graduellement de la purée à la nourriture solide. Ce créneau était inexploité; Pascale Gosselin, qui a désormais pignon sur rue dans la zone industrielle de Blainville, a décidé d'y plonger tête première.

Pour l'heure, les mets surgelés de Mes Petits Choux sont distribués au Québec dans 350 succursales IGA et Metro. Et dès janvier 2011, ils seront en vente dans 225 succursales de deux importantes chaînes de pharmacies au Québec, de même que dans un nombre équivalent de pharmacies en Ontario. Mme Gosselin affirme ne pas pouvoir encore annoncer publiquement quelles sont ces chaînes de pharmacies.

D'ailleurs, dès janvier, Mets Petits Choux commercialisera dorénavant ses produits sous la marque «Bambü Jr» et non plus sous les vocables «Evolulu» et «Actigidoo». Six autres produits «à conscience allergène», dit la présidente de la PME, s'ajouteront aux six déjà existants.

À moyen terme, la femme d'affaires lorgne le marché américain. Recherche de distributeurs et demande d'autorisation auprès de la FDA américaine ont notamment été enclenchées. Mais il se pourrait que l'Oncle Sam doive attendre. En effet, Pascale Gosselin dit avoir été jointe par des importateurs asiatiques à la recherche de produits agroalimentaires made in Canada.

«Je ne sais pas ce que ça va donner. Je sais que les produits canadiens ont une excellente réputation. On va voir si c'est sérieux», explique celle qui, dans la foulée, prévoit se rendre à Shanghai en novembre prochain afin de participer à une importante foire alimentaire.

Chef d'entreprise dans l'âme

Pascale Gosselin savait depuis l'âge de 15 ans qu'elle serait un jour chef d'entreprise. Ses parents étaient propriétaires d'un service de traiteur. Avant de fonder Mets Petits Choux, elle a travaillé dans l'univers des archives. Maman de deux jeunes filles, elle a commencé, durant ses congés de maternité, à concevoir des mets pour enfants. Elle les surgelait et en offrait à ses voisines. Le succès a été instantané. Elle avait enfin trouvé sa voie.

Elle a donc aménagé, avec l'aide de son conjoint, un congélateur, de même qu'une chambre froide dans le garage de la résidence familiale. Les ventes auprès de ses connaissances, de sa petite communauté, étaient en constante croissance. Tellement que Pascale Gosselin n'avait plus de vie à force de tenir les rôles de cuisinière, vendeuse, livreuse, administratrice, etc. Elle a donc momentanément cessé ses activités pour prendre du recul.

De 2006 à 2007, elle a pris le temps de bien préparer son plan d'affaires. Ce qui lui a entre autres permis de déterminer qu'il valait mieux pour elle ne pas investir dans une usine, une équipe de vente, etc., mais bien de faire appel aux meilleurs sous-traitants qu'elle pourrait dénicher. Ses mets sont préparés dans la région de Chaudière-Appalaches par Prodal, propriété des Aliments Breton.

Par ailleurs, Pascale Gosselin porte aux nues le coaching et le mentorat, mais aussi les séminaires de formation comme Millionaire Minds qui, dit-elle, l'ont grandement aidée. La femme d'affaires québécoise a d'ailleurs retenu les services de Christine Comaford, Californienne sans diplôme qui a fait fortune en affaires et qui prodigue ses conseils à qui veut l'embaucher.