Si bon nombre de grandes entreprises ont vu leurs sources de financement se tarir à cause de la récession mondiale au cours des deux dernières années, ce ne fut pas le cas des PME québécoises. Pendant toute la durée de la crise, l'argent était disponible, assurent les dirigeants des principaux prêteurs.

Fonds de roulement

Quand la crise a frappé en 2008, les financiers ont rapidement pressenti que le principal problème des PME allait être le fonds de roulement, relate Jacques Daoust, président d'Investissement Québec. «Tout le monde allait essayer de survivre en même temps», dit-il.

Investissement Québec a alors lancé le programme Renfort en décembre 2008 pour venir en aide aux PME qui allaient connaître des difficultés de fonds de roulement. Jusqu'à ce jour, 1011 dossiers ont été traités, indique Jacques Daoust, président de l'organisme.

«Les PME ont passé la tempête ... presque à l'abri», assure Robert Bastien, vice-président, Services aux moyennes entreprises, chez Desjardins.

En 2008, le portefeuille du secteur commercial de Desjardins, qui inclut l'immobilier commercial, a eu une croissance de 1 milliard de dollars, un record de tous les temps. Et on a maintenu sensiblement le même rythme l'an dernier et cette année.

De même à la Banque Nationale, il n'y a pas eu moins de financement à cause de la crise. La valeur des financements a augmenté, indique René Demers, directeur principal, solutions commerciales.

«Nous n'avions pas le pied sur la pédale de frein, dit-il. Tous les bons dossiers ont été traités de la même façon».

Si vous étiez une PME à la recherche de financement et que vous avez cogné à la porte du Fonds de Solidarité de la FTQ, là aussi vous avez été reçue de la même façon, peu importe si c'était avant, pendant ou après la crise.

Et ce, même si vous étiez un nouvel emprunteur, précise Gaétan Morin, premier vice-président aux investissements du Fonds. En effet, 142 transactions ont été effectuées durant la dernière année terminée le 31 mai, dont la moitié avec de nouveaux partenaires.

Finie la récession!

Signe que la situation économique au Québec s'est normalisée, le Fonds de Solidarité de la FTQ a retiré son enveloppe de récession.

En 2008, pour aider les entreprises à traverser la période qui s'annonçait difficile, le Fonds avait créé une enveloppe de récession de 40 millions. Elle fut augmentée à 60 millions en 2009.

Ces capitaux étaient offerts sous forme de prêts non garantis ou d'équité et le remboursement pouvait faire l'objet d'un moratoire si la situation de l'entreprise l'exigeait. «Nous ne sentons plus cette année le besoin de maintenir cette enveloppe de récession», indique Gaétan Morin.

De même chez Investissement Québec, le programme Renfort doit se terminer le 1er décembre.

«Or, on ne sent pas de pression sur la situation financière des PME qui obligeraient de le maintenir», dit Jacques Daoust.

La décision reviendra au ministre québécois du développement économique, Clément Gignac.