Guru Beverage vient de jeter un pavé dans la mare des boissons énergisantes. La PME québécoise lance ces jours-ci le Guru 2.0, un produit 100% naturel qui, fait rare dans l'industrie, est également biologique. Du coup, l'entreprise souhaite continuer à se tailler une place dans le secteur des aliments naturels au Canada et aux États-Unis, où, dans ce dernier cas, sa croissance annuelle dépasse les 35%.

Avec son nouveau produit, le fabricant montréalais de boissons énergisantes dit répondre aux nombreuses demandes des internautes, notamment ses quelque 3000 «amis» Facebook. Guru s'est fait un nom en créant il y a 11 ans des boissons énergisantes dont le goût se différenciait des autres produits comme Red Bull, Rock Star et autres Full Throttle.

«Un peu comme ce qui est arrivé avec le cola, il y a maintenant un goût associé aux boissons énergisantes. Les gens nous ont demandé de créer un produit dont le goût pourrait ressembler aux produits les plus populaires, mais dont les ingrédients seraient encore plus santé. C'est ce que nous avons fait», ont expliqué la semaine dernière Raymond Jolicoeur et François Bazinet, cofondateurs et coactionnaires de Guru.

La PME de 25 employés est en mode croissance. Elle vend des millions de petites canettes de boissons énergisantes dans des milliers de points de vente au Canada et aux États-Unis. Par l'intermédiaire de son site internet, elle expédie sporadiquement ses produits notamment au Mexique, en République tchèque et même au Nigeria.

L'entreprise à capital fermé, qui refuse de dévoiler son chiffre d'affaires, est bien sûr tentée de conquérir la planète. Ses produits ont une durée de vie de 24 mois, ce qui réduit les contraintes liées au transport. Mais Guru Beverage en a déjà plein les bras.

Aux États-Unis, où elle réalise 20% de ses ventes, la PME québécoise est présente uniquement dans les magasins d'aliments et de produits naturels. Les dépanneurs et les supermarchés, lesquels offrent un incroyable potentiel de vente, devraient logiquement suivre. Si bien que Guru croit pouvoir vendre 50% de sa production chez l'oncle Sam au cours des prochaines années. «Pour l'instant, nous nous bâtissons un nom, une histoire», dit François Bazinet.

Bref, inutile de vouloir faire flèche de tout bois en attaquant les multinationales comme Red Bull, Coca-Cola et Pepsi sur leur propre terrain. L'espace tablette, Guru veut le gagner non pas à coups de millions de dollars en publicités, en cadeaux et autres primes pour les commerçants (des choses qu'elle ne peut s'offrir actuellement), mais bien parce que les clients réclameront ses produits.

D'ailleurs, ça joue dur dans le merveilleux monde des boissons énergisantes. «C'est le Far West! Il n'est pas rare que nos produits se fassent tasser ou changer d'endroits dans les réfrigérateurs. Il faut toujours être là pour maintenir sa place», explique Raymond Jolicoeur, qui nous parlait par vidéoconférence de Brooklyn, où il vit depuis quelques années et s'occupe des ventes de Guru aux États-Unis.

Guru Beverage se présente comme le tout premier - et le plus innovateur - fabricant de boissons énergisantes au Canada. Ironiquement, disent ses fondateurs, encore trop de Québécois ignorent que Guru est une société d'ici.

La PME offre trois boissons: le Guru original, le Guru léger et le Guru 2.0. Ambré et gazéifié, le Guru fait penser au ginger ale. Les boissons de l'entreprise sont à base de guarana, de ginseng, d'échinacée et Ginkgo biloba, des végétaux très stimulants. Les boissons énergisantes sont prisées par les gens qui ont besoin d'un petit coup de fouet pour, par exemple, étudier de longues heures ou faire un long trajet en auto.

Les produits Guru, de même que les canettes qui les renferment, sont tous fabriqués aux États-Unis. Ce n'est pas faute d'avoir essayé, mais les dirigeants de la société disent ne pas avoir encore trouvé d'endroits au Québec pour produire et mettre en canette leurs précieux nectars.

Guru a vu le jour en 1999. La PME a été fondée par «quatre chums de Brébeuf»: Raymond Jolicoeur, François Bazinet, Éric Graveline et Joseph Zakher. Les quatre copains (dont l'un a été mannequin à Paris et l'autre champion de planche à voile) ont commencé à préparer leur première recette vers 1997, à l'époque où Red Bull, entreprise autrichienne, en était à ses balbutiements aux États-Unis.