Guy Michaud, président et fondateur de DirectLab, veut faire de son produit vedette, le Genacol, une marque mondialement connue. Cet entrepreneur de Blainville est sûr de réaliser un chiffre d'affaires de 250 millions de dollars d'ici cinq ans.

Après avoir conquis le Québec, le produit de Guy Michaud est présent dans plus de 28 pays, dont la Chine. Au cours des cinq dernières années, les ventes de son entreprise de 17 employés sont passées de 600 000$ à 12 millions, une croissance qui dépasse les 1700%!

Au Québec, à peu près tout le monde connaît la marque Genacol, dont l'ex-hockeyeur Yvan Cournoyer est le porte-parole. Le produit, classé dans la catégorie des produits naturels, est essentiellement une formule de collagène qui, promet-on, aide à soulager les douleurs articulaires, les tendinites, etc.

L'an passé, seulement dans la Belle Province, il s'est vendu un million de petites bouteilles contenant 90 capsules de Genacol. Le produit est également offert sous forme de gel topique.

Le président de DirectLab est tellement motivé par la popularité du Genacol qu'il désire maintenant jouer dans la cour des grands. Il va bien évidemment continuer à miser sur les marchés extérieurs. Mais avant tout, il souhaite consolider sa présence au Canada. Et pas de n'importe quelle façon. «En devenant une sorte de Procter&Gamble», explique Guy Michaud.

«Nous sommes en mode acquisition, dit le président de la PME fondée en 2000. Nous voulons acheter une dizaine de marques de produits connus et les faire progresser encore plus. Et pour ce qui est du Genacol, nous serons très agressifs sur le plan du marketing. Mais nous allons continuer à miser sur l'attrait plutôt que la réclame. Notre produit est tellement populaire que ce sont les détaillants qui nous appellent pour le vendre.»

Le défi du président de DirectLab, qui tire 95% de ses revenus au Québec, est donc très ambitieux. Les ventes de DirectLab International, la division qui s'occupe des exportations, sont d'environ 2 millions, dont 25% proviennent de la France.

Apôtre de l'exportation

Guy Michaud se fait l'apôtre de l'exportation. À tel point qu'en 2008, il a ouvert - sans subvention, tient-il à préciser - un bureau en Chine. Objectif de cette manoeuvre: aider les entreprises québécoises à exporter dans l'empire du Milieu. Baptisée Sinologik, cette PME de 15 employés est située tout près de Shanghai.

«Il faut voir la Chine comme une occasion et non comme une menace. En 2006, lors d'une mission commerciale, j'étais le seul qui s'en allait vendre quelque chose aux Chinois. Tous les autres y allaient dans le but d'acheter ou d'y faire fabriquer quelque chose.

Selon Guy Michaud, les entreprises québécoises ont intérêt à investir le marché chinois. «Tout le monde me dit la même chose: si on va là-bas, on va se faire copier. Je leur réponds que c'est en Chine que Louis Vuitton est le plus copié, mais c'est aussi là qu'il vend le plus de sacs. Le jour où je serai copié en Chine, cela voudra dire que j'en aurai vendu, des bouteilles de Genacol», lance le président de DirectLab.

Et dire que l'aventure entrepreneuriale de Guy Michaud a commencé par une mauvaise nouvelle. «À 36 ans, mon médecin m'a dit que mes genoux étaient finis. J'ai dû porter deux énormes orthèses. Sur les terrains de tennis, les gens avaient pitié de moi. Puis, un jour, quelqu'un m'a fait découvrir le collagène liquide. Je ne vous dirai pas que ç'a été un miracle, mais disons que ça m'a beaucoup aidé», explique-t-il.

Après avoir vendu de ce même collagène liquide (pour le compte d'un système de vente direct à la Amway), Guy Michaud fait la connaissance de scientifiques qui fabriquent du collagène dans un laboratoire de Varennes, dont l'homme d'affaires préfère taire le nom. C'est ainsi que M. Michaud fonde DirectLab en 2000. Encore aujourd'hui, c'est à Varennes qu'est fabriqué le Genacol, mais sous forme de capsules.

»Brigade économique»

Guy Michaud n'a pas que le sens des affaires; ses préoccupations sont également d'ordre social. Affligé par le décrochage scolaire, il a accouché du concept de la «brigade économique». Celle-ci permettrait aux jeunes d'être initiés au monde de l'entrepreneuriat et de l'activité économique en général.

«Au lieu de travailler dans un Burger King, les jeunes recevraient un salaire équivalent en faisant partie de la brigade», illustre l'homme d'affaires qui se dit particulièrement déçu de la réaction des politiciens face à son projet.