La Banque Nationale (T.NA) lance une campagne publicitaire d'une ampleur inhabituelle afin de se faire valoir auprès des dirigeants d'entreprise, en particulier les PME, en pleine saison estivale de vacances.

De plus, cette campagne s'amorce deux mois à peine après la publication d'un sondage par le principal regroupement de PME au Canada, la Fédération canadienne de l'entreprise indépendante (FCEI), qui accordait ses pires notes aux banques Nationale et CIBC, notamment.

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Pour rejoindre les dirigeants de PME, la Nationale aura recours à une campagne d'affichage qui mobilisera au moins 175 grands panneaux-réclames dans les principales régions urbaines du Québec. La campagne s'étendra aussi jusqu'à certaines villes du Nouveau-Brunswick, de l'Ontario et même Calgary, en Alberta.

Dans la capitale canadienne du pétrole, d'ailleurs, la publicité se lira comme «Oil&Gaz Bank» (banque du pétrole et du gaz) avec son logo sur les panneaux-réclame.

Dans les régions francophones, la Banque Nationale vantera ses services avec des messages à thèmes d'affaires locaux qui intègrent sa marque de commerce, tels que «Technologie Nationale», «Pharmaceutique Nationale» ou «Multimédia Nationale».

Ces messages incluront aussi des slogans en petits caractères comme «La banque d'ici pour les entreprises d'ici» et «The enterprising bank», selon les régions.

D'emblée, qu'une banque fasse de la publicité pour rejoindre la clientèle d'affaires ne sort pas de l'ordinaire.

Ce qui rend cette campagne un peu particulière, c'est son approche grand public avec des panneaux-réclame, au lieu d'utiliser des moyens plus ciblés.

De plus, le moment choisi par la Banque Nationale pour sa campagne publicitaire, en pleine saison de vacances estivales, a de quoi intriguer.

Mais au service des communications de la banque, on réfute ces interrogations. Selon la porte-parole Joan Beauchamp, la publicité par panneaux-réclame a de meilleures chances de rejoindre les gens d'affaires qui, comme la plupart des gens, se déplacent davantage durant l'été.

Une réponse au sondage?

Par ailleurs, le choix du moment de cette campagne par la Banque Nationale n'aurait rien à voir avec le récent sondage défavorable publié par la FCEI.

«Cette campagne était en préparation depuis un bon bout de temps. Elle vise à rehausser notre visibilité auprès de la clientèle d'affaires», a soutenu Mme Beauchamp.

Mais, du côté de la FCEI, on croit que le récent sondage sur les banques parmi ses milliers de PME a sans doute incité la Nationale à accélérer ses efforts de promotion.

«Tant mieux si notre sondage incite la Banque Nationale à corriger ses lacunes perçues par nos membres, surtout pour l'accès au financement et les frais de service», a indiqué la vice-présidente de la FCEI pour le Québec, Martine Hébert.

«Toutefois, cette volonté de la banque doit aller au-delà de la publicité. Elle doit se traduire par des améliorations réelles sur le terrain. Et c'est ce que nous surveillerons de près lors de notre prochaine enquête à ce sujet, dans deux ans.»