Le hasard fait parfois bien les choses. Parlez-en à Martin Dépelteau et Jean-Michel Boulais. Les fondateurs et copropriétaires de Martins Industries ont accidentellement fait la connaissance d'un petit fabricant de supports à pneus qui cherchait à vendre son idée. Aujourd'hui, les deux entrepreneurs sont non seulement propriétaires de l'idée, mais ils l'ont fait croître de façon exponentielle. Ils ont des clients jusqu'en Australie et s'apprêtent à faire une percée en Europe.

Ces jours-ci, Martin Dépelteau et Jean-Michel Boulais s'affairent à déménager leurs installations de Saint-Alexandre à Farnham. Par conséquent, ils centralisent leurs activités, en fermant notamment leur centre de distribution à Montréal. Mais surtout, ils vont doubler la capacité de production de l'entreprise. Objectif visé: être capable de répondre à la demande des nouveaux marchés sur lesquels la PME planche actuellement.

Martins Industries se spécialise dans la conception, la fabrication et la distribution de systèmes d'entreposage, de manutention et de présentoirs de pneus. Bref, comme le rappelle Martin Dépelteau, président, la PME fabrique des «racks à pneus» en tous genres. Les ventes de l'entreprise se situent entre 5 et 10 millions. Sa croissance avoisine les 15% annuellement.

Les produits de la PME de 50 employés sont utilisés, un peu partout dans le monde, à la fois par les fabricants de pneus (Michelin, Pirelli, Toyo, etc.), les grandes chaînes de magasins (Canadian Tire), les grands donneurs de commandes (Bombardier, Honda, Mercedes-Benz) et même les petits garages de quartier. Martins Industries ratisse donc large avec ses 30 produits, lesquels se détaillent de 150$ à 600$ l'unité.

Forte de son expertise dans le domaine des supports à pneus, Martins Industries a mis en valeur une niche dans les systèmes d'entreposage et de manutention, principalement dans les usines de montage. La PME touche à tout ce qui s'appelle transport et logistique de pièces et d'équipement. Elle est, par conséquent, un partenaire important dans la production à valeur ajoutée (PVA).

Amis d'enfance

Martin Dépelteau et Jean-Michel Boulais sont des amis d'enfance. Ils ont été élevés à Saint-Jean-sur-Richelieu. Ils sont habités par la fibre entrepreneuriale depuis des années. Le père de Martin était un industriel, alors que celui de Jean-Michel était comptable.

«Notre but était de créer nos propres produits. Mon père a préféré vendre son entreprise et m'aider dans l'achat d'une PME existante. J'ai fait le tour de 50 entreprises avant de prendre une décision. En 2002, j'ai acheté une petite entreprise de soudure de deux employés qui faisait des escaliers sur mesure», explique Martin Dépelteau, 38 ans.

Mais en 2005, la jeune entreprise allait connaître un important changement de cap. «En allant acheter une presse plieuse dans un petit atelier, j'ai vu un support à pneus. Je me suis dit: Ça y est! Non seulement j'ai acheté la presse, mais j'ai aussi acheté le reste de l'entreprise et les droits sur le support à pneu», ajoute M. Dépelteau.

La PME produit 50 000 unités annuellement. Une partie de ses activités est automatisée. Martins Industries (un autre Martin faisait partie de l'aventure lors de la fondation de l'entreprise, d'où le «s» dans le «Martins» de la raison sociale) réalise 70% de ses ventes au Canada, 10% aux États-Unis et 20% dans le reste du monde, principalement en Australie et en Amérique du Sud, affirme Martin Dépelteau.

Ce ratio est appelé à changer, dit-il. L'entreprise manufacturière veut augmenter sa présence à l'étranger. Pour ce faire, elle continuera à participer à des foires commerciales, activité onéreuse qui peut cependant rapporter gros.

Environ 70% des produits de la PME sont fabriqués au Québec. Les 30% restants proviennent de Chine. «On aimerait bien que tout se fasse au Québec, mais il y a certains produits avec lesquels on ne peut carrément pas être concurrentiels. Il a donc fallu se tourner vers l'Asie. Malgré tout, ce qui est fabriqué là-bas nous a permis de créer des emplois au Québec, en manutention, par exemple», explique Martin Dépelteau.