Si l'économie vient de connaître une année difficile, la reprise est en vue, disent les experts. Et les entrepreneurs qui négligent les préparatifs en vue de la relance risquent fort de se voir damer le pion par leurs concurrents. Car la reprise économique, ça se prépare!

«La reprise est déjà enclenchée, dit Sylvain Corbeil, vice-président, Vente et Service-Entreprises, Montréal et Groupes spécialisés à la Banque Nationale. L'année 2010 sera meilleure que 2009 dans plusieurs domaines. Un des meilleurs conseils qu'on puisse donner aux entreprises, en ce moment, c'est de prendre du recul et de redéfinir d'où elles viennent et où elles vont, afin d'être prêtes.»

Théodore Homa, associé directeur chez BDC consultation, croit lui aussi que la traversée du désert achève. «C'est le moment ou jamais de parler de la relance, dit-il. Elle s'en vient dans les prochains 12 à 18 mois, et la croissance risque même d'être plus forte qu'on le croit.»

Pour arriver à cette reprise tant attendue avec les bonnes cartes en mains, voici leurs conseils...

> C'est le temps de la planification stratégique.

«Quand les affaires tournent à plein régime, les gestionnaires n'ont pas toujours le temps de penser à leur stratégie, dit Théodore Homa. Le ralentissement donne l'occasion de réfléchir. Il faut regarder ce que font nos concurrents, faire de l'analyse comparative, analyser nos forces et nos faiblesses, observer le marché, notre base de clients et nos produits, les chances et les menaces qui sont devant nous, et établir nos orientations.»

> C'est une bonne période pour attirer les talents.

«Il y a eu des chambardements dans plusieurs secteurs, des mises à pied ou des changements qui ne plaisent pas à tous, dit Sylvain Cormier. De bons employés sont disponibles ou prêts à regarder ailleurs parce qu'ils se sentent incertains de leur emploi. C'est un bon moment pour recruter.»

> Revoyez la rémunération.

«Si on veut prendre avantage de la relance, il faut prévoir des modes de rémunération nous permettant de retenir nos meilleurs employés, dit M. Homa. Pour les mobiliser, il faut qu'ils aient une perspective d'amélioration dans l'avenir, par exemple avec des bonis basés sur les résultats.»

> Faites-vous voir!

En temps de crise, on fait souvent l'erreur de réduire les frais de publicité et de marketing. «Les entreprises qui commencent plus tôt, ou qui n'arrêtent pas de dépenser pour rester visibles, se démarquent par leur positionnement sur le marché, dit M. Cormier. En restant présentes et visibles, elles démontrent qu'elles sont solides. Cela envoie un bon signal aux clients et les met en confiance.»

> Trouvez de nouvelles façons de différencier vos produits.

«Aujourd'hui, tout produit devient facilement une commodité, quelque chose que l'on peut remplacer facilement. C'est vrai dans toutes les industries. Les entreprises doivent trouver une spécialisation ou une niche qui leur permette de se démarquer de leurs concurrents», dit M. Cormier. Si vous prévoyez lancer un nouveau produit au moment de la reprise, il faut préparer le terrain tout de suite.

> Revoyez la gestion des coûts.

« La crise nous a aidés à comprendre qu'il fallait revoir notre structure de coûts et gérer de façon plus efficace, dit M. Cormier. Il faut aussi regarder comment les économies émergentes peuvent s'intégrer dans nos processus pour nous aider à devenir plus compétitifs. «

> Achetez l'équipement dont vous aurez besoin.

«En ce moment, le dollar canadien est fort; c'est le temps d'acheter de l'équipement vendu en dollars américains, dit M. Homa. De plus, les délais de livraison sont importants pour certains équipements, en plus du temps requis pour l'installation et le rodage. Il ne faut pas attendre que la reprise soit commencée, car il sera trop tard, et vos concurrents seront déjà plus avancés que vous.»

> Négociez avec vos fournisseurs.

«Vos fournisseurs de matériaux bruts augmenteront leurs prix quand viendra la reprise. C'est le bon moment pour négocier des prix à long terme et bien établir vos relations avec eux, car il faut du temps pour négocier», dit M. Homa.