Malgré ses revenus de 150 millions, Pivotal Payments est une petite entreprise dans le grand marché multimilliardaire du traitement des paiements. Sa part du marché canadien se situe entre 3 et 5%, ce qui en fait, quand même, le plus important fournisseur privé, non bancaire, de son industrie au pays.

Il faut dire que les grandes sociétés, comme Global Payments et Moneris, détiennent respectivement quelque 30% et 50% du marché.

Au Canada comme aux États-Unis, l'entreprise montréalaise n'a pas de clients nationaux. Mais la plus grande entreprise qu'elle dessert réalise des ventes de 250 millions US.

 

De façon générale, les clients de Pivotal affichent un chiffre d'affaires moyen de 200 000$ par an. La récession a-t-elle touché les marchands? M. Fayer constate que oui. «Ceux qui généraient des ventes de 100 000$ avant la crise du crédit en font maintenant 80 000$», dit-il.

Le ralentissement économique n'a pourtant pas amputé la croissance de Pivotal. «On affiche une progression de 10% sur le marché américain, précise le président. Au Canada, on a beaucoup grandi avec les acquisitions et le développement interne.»

Pivotal dispose d'un actionnaire de taille depuis quatre ans. En 2006, la banque d'affaires américaine Goldman Sachs a investi 60 millions CAN en échange d'une participation d'environ 30% dans la société québécoise.

Ce partenariat lui a permis de faire les trois acquisitions canadiennes. «Goldman a mis du capital et on a fait des achats, explique M. Fayer. Ensuite, son placement a pris de la valeur. C'est la raison pour laquelle elle investit dans de jeunes entreprises privées comme Pivotal.»

Pivotal pourrait-elle s'inscrire en Bourse? Pas pour le moment. «La Bourse ne nous intéresse pas à court terme, dit Philip Fayer, qui est actionnaire à plus de 50%. Nous sommes bien avec Goldman Sachs.»

Par contre, ajoute-t-il, quand la banque d'affaires américaine retirera éventuellement ses billes de Pivotal, une inscription en Bourse sera probablement une des options étudiées.