Le démarrage d'entreprise exige passion et détermination. Pour que la pâte lève, il faut beaucoup d'ingrédients. La Presse Affaires les aborde à tour de rôle dans le cadre d'une série de 12 chroniques hebdomadaires. Cette semaine: le recrutement de personnel.

Le démarrage d'entreprise exige passion et détermination. Pour que la pâte lève, il faut beaucoup d'ingrédients. La Presse Affaires les aborde à tour de rôle dans le cadre d'une série de 12 chroniques hebdomadaires. Cette semaine: le recrutement de personnel.

Entrepreneurs en devenir, si vous croyez que rédiger un plan d'affaires et trouver du financement est laborieux, vous n'avez encore rien vu! Car il vous reste encore à recruter du personnel.

Et dans le contexte actuel, où la main-d'oeuvre se fait rare, dénicher de bons employés n'est pas une sinécure. Voici néanmoins quelques précieux conseils.

Votre démarche de recrutement peut être gratuite ou payante. Hugues Pannier, propriétaire de la boulangerie Tartes et Clafoutis à Granby, a opté pour la façon la plus élémentaire et sans doute la plus vieille au monde: le bouche à oreille. Ça ne coûte rien et dans le cas de M. Pannier, l'exercice s'est avéré efficace.

«Quand nous avons ouvert en août 2007, nous étions quatre employés. Après trois mois d'opération, je roulais comme si ça faisait deux ans que j'étais ouvert. Je n'avais pas le temps de mettre des annonces, alors j'en ai parlé aux clients, aux gens autour de moi. Nous sommes maintenant 11 employés», raconte le sympathique boulanger.

Évidemment, ce ne sont pas des ingénieurs, ni des techniciens que Hugues Pannier devait embaucher. N'empêche que c'est par le bouche à oreille qu'il a réussi à combler deux postes-clef au sein de sa PME: son aide-pâtissier et sa cuisinière.

Avant d'entreprendre quoi que ce soit, une réflexion s'impose, croit Annie Viel-Rioux, consultante en ressources humaines pour le service d'aide aux jeunes entreprises (SAJE) du Montréal-Métro.

«Avant d'afficher un emploi, il faut préciser la raison d'être du poste que l'on cherche à combler, se demander pourquoi le poste va exister. Il faut aussi se demander quelles exigences il va nécessiter, etc.», explique Mme Viel-Rioux.

Quant à l'embauche, elle doit être «structurée et planifiée», poursuit la spécialiste.

«Je recommande une présélection des C.V., suivi d'une entrevue téléphonique. C'est plus rapide et ça permet d'avoir une bonne idée de la personne avant même de la rencontrer. Et si la personne est engagée, il faut la prendre en charge, lui souhaiter la bienvenue, voire l'amener manger. L'embauche d'une personne, ça se planifie du début à la fin», affirme la consultante en ressources humaines.

Pour l'affichage du ou des postes à combler, les options sont multiples. Commençons par les méthodes qui ne coûtent rien. Comme le boulanger Hugues Pannier, vous pourrez commencer par le bouche à oreille ou encore faire appel à votre réseau de contacts.

Sinon, adressez-vous à Emploi-Québec par l'entremise du service de Placement en ligne emploiquebec.net. On peut y recruter du personnel régulier ou des étudiants (Placement étudiant du Québec). Les employeurs peuvent y afficher des offres d'emploi ou consulter une banque de candidatures.

Il est possible de s'inscrire afin de recevoir des courriels «Alertes-candidats». Ceux-ci permettent aux employeurs d'être rapidement avisés lorsqu'une nouvelle candidature susceptible de les intéresser s'ajoute au site.

Les offres d'emploi du Placement en ligne ont parfois une seconde vie au-delà du web. Certaines d'entre elles se retrouvent sur les tableaux d'affichage des centres locaux d'emploi (CLE) ou dans les salons de l'emploi régionaux.

On en retrouve dans certains journaux ou certaines télévisions communautaires. Cela sans aucun frais.

Dans le cas de main-d'oeuvre spécialisée, Annie Viel-Rioux du SAJE Montréal-Métro propose une autre méthode de recrutement gratuite: s'adresser directement aux écoles de formation ou aux ordres professionnels.

D'autres y auront pensé avant vous, notamment les grandes entreprises qui ont les moyens d'offrir des «cadeaux» en cette période où la main-d'oeuvre se fait désirer. Mais qui ne risque rien, n'a rien.

Les autres méthodes de recrutement, payantes cette fois, se résument à afficher votre offre d'emploi dans les journaux.

Encore là, des choix s'imposent. Vaut-il mieux débourser quelques dizaines de dollars pour placer une annonce dans l'hebdo local ou allonger quelques centaines de dollars pour s'afficher dans un quotidien national?

Deux autres sources s'offrent aux entreprises qui cherchent du personnel: les sites d'emplois comme Jobboom ou Workopolis, de même que les agences de placement.

Jobboom, de loin le plus important site privé d'emplois avec 37% du marché, offre des forfaits allant de 500$ pour la PME à plus de 100 000$ pour la grande entreprise.

À la manière d'Emploi-Québec, Jobboom permet d'afficher des postes et de consulter des banques de candidats. Mais selon le forfait choisi, le ou les postes pourront notamment être affichés dans le numéro du samedi d'un quotidien montréalais.

Quant aux agences de placement comme Manpower, Adecco et autres Services Kelly, elles ont chacune leur façon de faire. Prenons le cas d'Adecco. Vous cherchez un employé pour, disons, 10$ l'heure.

Adecco se chargera de payer la personne cette somme, mais vous facturera près de 16$ l'heure, ce qui comprend l'assurance chômage, les rentes, etc. Vous devrez vous engager pour un bloc de 560 heures.

Sinon, si vous voulez illico engager l'employé à plein temps, Adecco vous demandera un pourcentage de son salaire annuel.

À vous de voir ce qui vous convient le mieux. Afin de vous aider dans vos choix, les SAJE offrent gratuitement des services d'aide et de consultation en matière de recrutement de main-d'oeuvre.

Les centres locaux de développement (CLD) et les Centre d'aide aux entreprises (CAE) le font de plus en plus. Mais ces organismes ne feront pas le travail à votre place.

Par ailleurs, il est à noter que les sommes investies dans le recrutement de main-d'oeuvre font partie des frais reliés à l'entreprise. Elles sont donc déductibles d'impôt.

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