Le démarrage d'une entreprise exige passion et détermination. Pour que la pâte lève, il faut réunir beaucoup d'ingrédients. La Presse Affaires les aborde à tour de rôle dans le cadre d'une série de 12 chroniques hebdomadaires. Cette semaine, on aborde le soutien non financier offert aux entrepreneurs.

Le démarrage d'une entreprise exige passion et détermination. Pour que la pâte lève, il faut réunir beaucoup d'ingrédients. La Presse Affaires les aborde à tour de rôle dans le cadre d'une série de 12 chroniques hebdomadaires. Cette semaine, on aborde le soutien non financier offert aux entrepreneurs.

Bruno Gariépy est le directeur général d'Éco-Réno, une entreprise spécialisée dans la récupération et la revente de matériaux de construction anciens.

Le double diplômé universitaire est très heureux de pouvoir compter sur l'aide de sa conseillère à la corporation de développement économique communautaire (CDEC) Rosemont-Petite-Patrie.

«En période financière, il m'arrive de la contacter jusqu'à trois fois par semaine», dit-il.

Récemment, il cherchait du papier écologique. Sa conseillère lui apprend que la CDEC a justement constitué un groupe d'achat dans une papeterie de l'arrondissement.

L'entrepreneur social de 25 ans est en train de réfléchir à une campagne de pub. Le moment venu, il sait qu'il pourra recevoir des conseils bien utiles. Gratuitement.

En phase de démarrage ou prédémarrage, les entrepreneurs se renseignent souvent sur les subventions gouvernementales existantes.

Fort bien, mais ils auraient tort de sous-estimer l'importance des mesures de soutien indirectes. Rien qu'à Montréal, pas moins de 85 organismes sont à leur service.

Au Québec, la principale porte d'entrée vers les ressources est le réseau des CLD (centres locaux de développement), qui inclut les CDEC «mandataires CLD».

Ces organismes à but non lucratif, gérés par le milieu, offrent des services d'accompagnement ou de soutien financier auprès des entrepreneurs, quel que soit le stade de l'entreprise.

En zone périurbaine, les CAE (centres d'aide aux entreprises) et en milieu rural, les SADC (sociétés d'aide au développement des collectivités) poursuivent un mandat similaire: appuyer la création d'entreprises.

Au CDEC Rosemont-Petite-Patrie, on organise chaque année une vingtaine de séances d'information gratuites sur le démarrage d'entreprise. En deux heures, les participants font le survol des démarches nécessaires et des ressources disponibles.

Libre à eux ensuite de prendre rendez-vous avec un conseiller, qui les accompagnera dans la rédaction du plan d'affaires et la recherche de financement.

Une fois lancés en affaires, ils auront accès à de l'aide individuelle, que ce soit en matière de ressources humaines, de finances, de marketing, de gestion ou de comptabilité.

Toute cette aide est gratuite, rappelle Jean-François Lalonde, directeur général du CDEC Rosemont-Petite-Patrie.

«Nous pouvons même parfois donner accès à des cours universitaires à la carte. Par exemple, un jeune ingénieur qui se lance en affaires pourrait s'inscrire sans frais à un cours de comptabilité.»

À Montréal, deux SAJE (services d'aide aux jeunes entreprises) ont également pour mission de soutenir le démarrage et l'expansion des PME. La différence avec les CLD?

Les SAJE cherchent d'abord à développer les compétences en entrepreneuriat, tandis que les CLD favorisent l'implantation d'entreprises sur leur territoire.

L'action des SAJE n'étant pas limitée par les questions d'arrondissement, ils traitent un plus gros volume de dossiers.

Plus de 5000 personnes frappent à la porte du SAJE Montréal Métro chaque année, selon son directeur général, Michel Fortin. Des conseillers répondent à leurs questions et les dirigent vers les ressources appropriées.

S'il s'agit d'aspirants promoteurs, le SAJE les invite d'abord à participer à un atelier de trois heures. L'objectif? Les sensibiliser aux défis associés au métier d'entrepreneur et prédiagnostiquer leur potentiel comme chef d'entreprise.

Par la suite, les conseillers du SAJE peuvent offrir un coaching gratuit à court ou à long terme. Ils proposent aussi une liste de fournisseurs de produits et services à tarifs préférentiels et l'accès à une panoplie de cours gratuit ou à prix modiques pour développer leur potentiel entrepreneurial.

Une de ces formations porte sur les techniques de vente. Pendant un trimestre, à raison d'une journée par semaine, les entrepreneurs perfectionnent leur savoir-vendre, entre autres par des simulations filmées. Ils contactent aussi de véritables clients, après avoir appris comment mieux les cibler.

Un partenaire important des SAJE et des CLD est Entrepreneuriat Québec, un réseau de 45 commissions scolaires offrant le cours Lancement d'une entreprise. Nathalie Thibault recevait de l'assurance emploi quand on lui a fortement recommandé cette formation étalée sur quelques mois.

Déjà inscrite à un MBA, la détentrice d'une maîtrise en microbiologie n'était pas «très chaude à l'idée».

Dans sa classe, la clientèle était variée: des élèves de 5e secondaire jusqu'à des docteurs en génie.

«Les professeurs nous posaient des questions très pertinentes. Ils nous ont brossé un portrait réaliste des difficultés, mais en même temps, ils avaient la foi qu'on pouvait mener nos projets à terme», se souvient Mme Thibault.

Aujourd'hui à la tête d'une florissante entreprise de consultation en prévention des infections, Nathalie Thibault se félicite d'avoir suivi le cours.

Pour une centaine de dollars, elle a reçu une formation complète, comblé ses lacunes et travaillé en réseau avec d'autres futurs entrepreneurs comme elle.

Mme Thibault profite également des services gratuits d'une conseillère attitrée dans son CLD, à Lévis.

«C'est super utile, surtout quand on ne connaît pas d'entrepreneurs à succès. L'équipe du CLD en a tellement vu. Ils nous donnent accès à une vaste expérience cumulée.»

Au Québec, on a tout ce qu'il faut pour se lancer, affirme Nathalie Thibault. «Il n'y a qu'à demander, dit-elle. Il manque juste les bonnes idées.»

Des services gratuits ou à moindre coût> Trouver toutes les données nécessaires

À la recherche de renseignements sur une industrie ou simplement en quête d'une bonne idée d'entreprise? Tournez-vous vers Info-Entrepreneurs.

À son centre de documentation, vous obtiendrez de l'assistance, quelles que soient les données que vous cherchez. Vous pouvez aussi parler à des conseillers qui vous aideront à naviguer dans une mer de ressources gouvernementales et privées.

> Se renseigner en ligne

Le Système d'aide au démarrage d'une entreprise, l'Atelier en ligne sur la petite entreprise (ALPE) et PME en direct sont trois sites qui peuvent vous aider à concevoir et à réaliser votre projet d'affaires.

> Tout savoir sur ses droits et obligations

L'Agence du revenu du Canada tient des séminaires d'information gratuits sur les services gouvernementaux, la TPS/TVH et l'impôt sur le revenu. Trop accaparé par votre petite entreprise? Des fonctionnaires d'ARC peuvent vous rendre visite sur demande, sans frais.

> Découvrir les meilleures pratiques d'affaires

Le Ministère du Développement économique (MDEIE) a instauré en 2001 un programme de formation sur les meilleures pratiques d'affaires. Au coût de 50$, les séances de formation portent sur une trentaine de thèmes adaptés aux besoins des PME.

> Démarrer une entreprise de haute technologie

Incubateur d'entreprises de haute technologie, le Centre d'entreprises et d'innovation de Montréal (CEIM) ne retient qu'une trentaine des 150 dossiers qu'il reçoit chaque année. Ses services-conseils payants reflètent une subvention gouvernementale de 50%. Le CEIM organise aussi des activités de réseautage et des ateliers spécialisés, gratuits et ouverts à tous. Enfin, le CEIM héberge quelques entreprises en démarrage à des conditions avantageuses.