Le démarrage d'une entreprise exige passion et détermination. Pour que la pâte lève, il faut réunir beaucoup d'ingrédients. La Presse Affaires les aborde à tour de rôle dans le cadre d'une série de 12 chroniques hebdomadaires.

Le démarrage d'une entreprise exige passion et détermination. Pour que la pâte lève, il faut réunir beaucoup d'ingrédients. La Presse Affaires les aborde à tour de rôle dans le cadre d'une série de 12 chroniques hebdomadaires.

Quand Marie-Michèle Dubois a choisi le nom de son entreprise, Laitue&Go, rien n'a été laissé au hasard.

«Nous voulions un nom qui reflète la santé, la fraîcheur et la rapidité», explique la jeune entrepreneure de 28 ans.

Pour atteindre cet objectif, elle a participé à plusieurs séances de remue-méninges avec le graphiste qui créerait le logo et l'architecte qui concevrait le design du restaurant.

«Nous avons dressé une liste des noms qui nous venaient en tête, de mots-clés avec leurs déclinaisons, dans plusieurs langues. Je crois que nous avons réussi. Quand on dit le nom, ça évoque tout de suite le concept: un restaurant rapide où les gens auront une salade en quelques minutes», raconte Mme Dubois.

La démarche a porté ses fruits. «Dès la première semaine, il y avait des files d'attente», dit-elle. Moins d'un an après l'ouverture du premier restaurant, elle en a déjà ouvert un deuxième.

Une démarche essentielle

«Il est important de choisir un nom facile à retenir et à prononcer, et de faire attention à ce qu'il se prononce bien dans plusieurs langues, si on vise le marché international», indique Patrick Bérard, conseiller au Service d'aide aux jeunes entreprises (SAJE).

Le nom d'une entreprise fait partie de l'image de marque, essentielle pour faire bonne impression sur la clientèle cible. Il sert à se distinguer des compétiteurs.

On doit donc comprendre le positionnement de l'entreprise sur le marché avant de le choisir.

«Il faut se demander quelle image on souhaite projeter et quelles sont nos valeurs. Le nom de l'entreprise doit les refléter», croit Patrice Martel, associé et fondateur de l'agence de communication Revolver 3.

Cette image va au-delà du nom, explique M. Martel. Elle inclut tous les aspects touchant les communications, que ce soit le logo, la correspondance, le site internet ou la publicité.

Ces éléments doivent avoir une présentation cohérente avec le message qu'on souhaite véhiculer. C'est une question de crédibilité.

«La façon de présenter son entreprise reflète la façon dont on se présente», dit M. Martel.

Des précautions à prendre pour protéger son nom

Une bonne idée est souvent copiée. C'est pourquoi il faut protéger son nom et ce qui s'y rapporte.

Si l'on a choisi l'incorporation comme forme juridique, notre nom ne peut pas être utilisé par une autre compagnie, car le Registraire des entreprises du Québec ne le permet pas.

Mais cette protection ne s'étend pas automatiquement aux produits vendus sous ce nom.

«Alors que le nom, ou raison sociale, identifie l'entreprise, c'est la marque de commerce qui identifie un produit ou un service», explique Me Frédéric Letendre, avocat et agent de marques de commerce chez Lafortune Cadieux.

Il conseille fortement d'enregistrer sa marque au Bureau des marques de commerce, ce qui coûte environ 1500$, incluant les services juridiques requis.

«Au Canada, l'enregistrement ne donne pas un droit de propriété sur la marque. C'est l'utilisation de cette marque qui le donne, et c'est premier arrivé, premier servi. En enregistrant votre marque, vous laissez savoir aux autres que vous l'utilisez déjà. Cela vous donne un avantage sur le plan de la preuve en cas de litige.»

Cette règle du premier arrivé, premier servi domine aussi la jungle d'internet.

«Des gens mal intentionnés y enregistrent des noms de domaine pour les revendre, détourner du trafic, voler de la clientèle ou même de faire du chantage ou de la diffamation», explique l'avocat.

Si on veut que notre site internet soit facile à trouver pour la clientèle, on a intérêt à réserver un nom de domaine qui porte le même nom que l'entreprise le plus rapidement possible, et à le renouveler à temps quand vient l'échéance.