Une organisation internationale de journalisme demande à Twitter de corriger son descriptif des radiodiffuseurs publics au Canada, en Australie, en Nouvelle-Zélande et en Corée du Sud.

Le Groupe de travail mondial pour les médias publics, présidé actuellement par la dirigeante de CBC/Radio-Canada, Catherine Tait, affirme qu’il est trompeur de qualifier quatre de ses membres de « média financé par le gouvernement ».

Le groupe affirme que Twitter a appliqué l’étiquette sans avertissement aux comptes de la CBC et des diffuseurs publics de l’Australie, de la Corée du Sud et de la Nouvelle-Zélande.

L’organisme souligne que la propre politique de Twitter définit les médias financés par le gouvernement comme « des médias dont les financements proviennent en partie ou en totalité d’un gouvernement, et dont le contenu éditorial est susceptible d’être influencé à des degrés divers par ce gouvernement ».

Le Groupe de travail mondial pour les médias publics affirme que ce n’est pas le cas ici, car l’indépendance de ces quatre diffuseurs publics « est protégée par la loi et encadrée par leurs politiques éditoriales ».

L’organisme estime que l’étiquette la plus précise serait : « média à financement public ».

Twitter a d’abord qualifié plusieurs comptes de la British Broadcasting Corporation (BBC) de « média financé par le gouvernement », mais a changé l’étiquette pour « média à financement public », après que la BBC s’y soit opposée.

La BBC est elle aussi membre du Groupe de travail mondial pour les médias publics, au même titre que France Télévisions ou les diffuseurs publics allemand ZDF et suédois SVT.

« Le libellé actuel induit le public en erreur au sujet de l’indépendance éditoriale et opérationnelle de ces diffuseurs à l’égard des gouvernements », indique le groupe de travail dans un communiqué.

Cet appel fait suite aux efforts déployés par l’organisme AMIS pour changer l’étiquette Twitter de la CBC. L’organisme, un « mouvement citoyen qui défend les voix d’ici au sein de notre radiodiffusion publique », a déclaré lundi qu’il avait écrit à Twitter pour souligner que la désignation était « erronée et trompeuse ».

Le président de la Fédération professionnelle des journalistes du Québec (FPJQ), Michaël Nguyen, avait aussi réagi mardi à la suite de l’annonce de CBC et Radio-Canada de ne plus utiliser la plateforme Twitter.

« Les réseaux sociaux ont un pouvoir énorme, ce sont eux qui dictent les règles du jeu, mais en même temps, les médias ont le droit de ne pas jouer à ce jeu-là », a écrit M. Nguyen.

Le milliardaire Elon Musk, propriétaire de Tesla et de SpaceX, a introduit plusieurs changements après avoir acheté Twitter pour 44 milliards en octobre dernier. Il s’est également engagé à supprimer les petits crochets bleus « vérifiés » pour les utilisateurs qui ne paient pas d’abonnement.