(Ottawa) La croissance des ventes de publicité numérique des éditeurs de journaux n’a pas réussi à contrebalancer la baisse des revenus des journaux imprimés en 2018, a indiqué vendredi Statistique Canada dans un portrait de l’industrie.

Parmi les difficultés rencontrées par les journaux, l’agence fédérale a souligné celle du changement de leurs principaux concurrents. En plus de la concurrence entre les différentes publications, les éditeurs sont désormais confrontés à d’autres services, comme les moteurs de recherche en ligne, les médias sociaux et les services de publicité programmatique.

Ces autres services sont en mesure d’atteindre un public plus large et, dans certains cas, d’offrir de la publicité à moindre coût, a observé Statistique Canada.

L’ensemble des ventes publicitaires des journaux a plongé de 18,2 % l’an dernier, par rapport à 2016, pour se chiffrer à 1,5 milliard. De ce montant, la partie attribuable aux ventes numériques atteignait 295,6 millions, ce qui représentait une hausse de 20,8 % en deux ans. Pour leur part, les ventes publicitaires des journaux imprimés totalisaient l’an dernier 1,2 milliard, en baisse d’environ 25 % par rapport à leur valeur de 1,6 milliard de 2016.

En deux ans, les revenus d’exploitation des éditeurs de journaux ont diminué de 12,9 % pour atteindre 2,7 milliards en 2018. Les dépenses d’exploitation ont diminué de 10,6 % pendant cette même période, mais parce que leur chute était moins importante que celle des revenus, cela a accentué la réduction de la marge bénéficiaire de l’industrie, a précisé l’agence fédérale.

La marge bénéficiaire d’exploitation s’est établie à 3,3 % en 2018, alors qu’elle était de 5,7 % en 2016 et de 9,3 % en 2014, a indiqué Statistique Canada.

De 2016 à 2018, les plus fortes diminutions des revenus d’exploitation des journaux ont été observées au Québec et dans les provinces de l’Atlantique, où elles ont atteint 21,1 % et 16,4 %, respectivement. Dans les provinces des Prairies, en Colombie-Britannique et dans les territoires, ce recul a été de 13,4 %.

Le plus faible recul des recettes d’exploitation a été observé en Ontario, où il n’a atteint que 8 % sur deux ans. Les revenus d’exploitation des journaux ontariens totalisaient 1,2 milliard l’an dernier, soit 44,6 % du total de l’industrie canadienne.

Les salaires, traitements, commissions et avantages sociaux ont continué de représenter la plus grande part des dépenses d’exploitation en 2018, soit 34,9 %. Toutefois, ces dépenses étaient en baisse par rapport à 36,6 % en 2016, a précisé l’agence fédérale.

« Au cours des dernières années, de nombreuses entreprises de l’industrie des éditeurs de journaux se sont réorganisées pour réduire les dépenses de rémunération en mettant à pied des employés et en leur offrant des indemnités de départ », a-t-elle expliqué.

Outre la vente de publicité, les éditeurs de journaux tirent des revenus de la distribution d’encarts et de dépliants et de services d’impression sur commande. Certains éditeurs à la recherche d’autres recettes ont aussi eu recours à d’autres activités, comme la publication d’autres périodiques, comme des magazines, ou l’organisation de foires commerciales et d’autres événements.