(Londres) Le Financial Times a nommé mardi une femme, Roula Khalaf, directrice de sa rédaction, une première en plus de 130 ans d’histoire du quotidien britannique considéré comme la Bible des milieux financiers.

L’actuel directeur de la rédaction Lionel Barber, en poste depuis 14 ans, va quitter son poste pour être remplacé par son adjointe, a indiqué le journal dans un communiqué.

Sur Twitter, la journaliste s’est dite « ravie » de sa nomination, qualifiée de « privilège ».

Mme Khalaf avait été promue numéro deux de la rédaction en 2016, après avoir été rédactrice en chef responsable de l’actualité internationale. Alors à la tête d’un réseau de plus de 100 correspondants, elle avait veillé à introduire plus de diversité au sein de la rédaction.  

La journaliste, née au Liban et qui a travaillé au Proche-Orient pendant les « printemps arabes », est aussi connue pour avoir œuvré à la conquête d’un nouveau public plus féminin.  

Le président du groupe japonais Nikkei, qui possède le Financial Times depuis 2015, Tsuneo Kita, a assuré accorder à Roula Khalaf toute sa confiance pour poursuivre la mission du Financial Times, qui est selon lui « d’assurer un journalisme de qualité sans peur et sans complaisance ». Il a estimé que ses 24 années de service au sein de la rédaction avaient prouvé son « intégrité et sa détermination ».

Le Financial Times revendique plus d’un million de lecteurs payants en 2019, essentiellement sur les supports numériques.

Il dispose d’une grande audience au sein de la City, le centre d’affaires britannique, un milieu réputé encore très masculin. En septembre, la banque RBS est devenue la première institution financière de la City à nommer une femme à sa tête, Alison Rose.

Le quotidien financier s’est positionné ces dernières années en faveur d’une plus grande régulation du monde financier et d’un maintien du Royaume-Uni au sein de l’Union européenne.