(QUÉBEC)  « Contrairement à ce que les gens pensent, ce n’est pas une journée si négative », soutient Martin Cauchon, qui vient de démissionner de la présidence de Groupe Capitales Médias.

Acculé à la faillite, le groupe a déposé un avis d’intention à la Cour pour se placer à l’abri de ses créanciers.

« Le message qu’on vient d’avoir c’est que, oui, on s’en va en protection, une procédure qui existe pour permettre une stabilité à l’intérieur des organisations. Et parallèlement, le gouvernement du Québec envoie le message que si le tribunal y consent, un montant de cinq millions va être versé pour permettre de continuer la mise en place du plan d’action qu’on leur avait soumis. Moi, je trouve que c’est loin d’être des mauvaises nouvelles. Je trouve ça extraordinaire parce qu’il y a vraiment un message envoyé par le gouvernement quant au maintien de la nouvelle régionale et surtout à l’importance de la nouvelle. Quand je prends un peu de recul, ce n’est quand même pas si mal », a affirmé Martin Cauchon en entrevue à La Presse.

Selon lui, son départ de Groupe Capitales Médias a été convenu de façon « mutuelle » avec le gouvernement.

L’ex-ministre libéral à Ottawa ne considère pas son aventure médiatique comme un échec. Certes, une « difficile » réorganisation du groupe a entraîné des mises à pied. Mais les six quotidiens ont pris un virage numérique, accentué leur « synergie » et augmenté leur lectorat, a-t-il fait valoir. « Quand je regarde le bout de chemin qu’on a fait, considérant les réalités, je pense que je peux dire : mission accomplie. »

Il n’a pas voulu parler des discussions qu’il a eues avec d’éventuels repreneurs. Il renvoie la balle au président exécutif intérimaire Stéphane Lavallée, qui a « une expertise différente » et apportera un « nouvel éclairage » sur les opérations du groupe selon lui.

« Si, en bout de ligne, ça peut permettre qu’on assure la pérennité et une vision à long terme, je suis content », a-t-il dit.  

Il reconnaît que le créancier principal est l’État québécois,  par l’entremise d’un prêt de 10 millions d’Investissement Québec accordé sous le gouvernement Couillard.