(Montréal) La présidente-directrice générale de CBC/Radio-Canada, Catherine Tait, affirme que le radiodiffuseur public doit continuer à rechercher de nouvelles sources de « revenus commerciaux » — particulièrement à l’international — afin de le protéger de la volonté changeante des politiciens.

Mme Tait a déclaré aux journalistes, vendredi, que Radio-Canada était vulnérable aux variations du marché et aux changements de gouvernement. L’instabilité du financement est particulièrement difficile pour les journalistes du réseau, a-t-elle fait valoir.

« Le milieu est mondial, l’information comme la programmation, alors je pense qu’il y a un intérêt pour le contenu canadien et on parle d’exporter nos valeurs, nos idées et nos talents à l’extérieur du pays », a-t-elle affirmé, évoquant notamment les auditoires sur Snapchat et les balados francophones.

Elle a fait ces commentaires à la suite d’un discours prononcé lors d’un dîner d’affaires à Montréal.

Le chef conservateur Andrew Scheer, en avance dans les plus récents sondages en vue des élections d’octobre, aurait laissé entendre lors de la course à la direction de son parti qu’il sabrerait le financement de la division de l’information de CBC/Radio-Canada s’il devenait premier ministre.

PHOTO JUSTIN TANG, ARCHIVES LA PRESSE CANADIENNE

Le chef conservateur Andrew Scheer

Mme Tait a refusé de dire si elle s’inquiète de la perspective d’une victoire des conservateurs aux élections de l’automne.

Le premier budget des libéraux, après leur victoire aux élections de 2015, incluait des centaines de millions de dollars en nouveau financement pour CBC/Radio-Canada, après des années de compressions imposées par les conservateurs sous Stephen Harper.

Selon Mme Tait, le seul moyen de dissiper les critiques selon lesquelles CBC/Radio-Canada est redevable aux libéraux pour la stabilité du financement consiste à rester concentré sur le mandat du radiodiffuseur public.

CBC/Radio-Canada fait l’objet de critiques répétées de ses concurrents, qui déplorent une concurrence déloyale en ce qui concerne les recettes publicitaires.

La présidente-directrice générale affirme que le Canada doit avoir un écosystème médiatique comprenant la radiodiffusion privée et publique.