Les parties intéressées à Groupe Capitales Médias (GCM), parmi lesquelles figurent les employés et cadres de l’entreprise, devraient avoir un peu plus de temps pour finaliser leur offre visant à reprendre le groupe de presse.

PricewaterhouseCoopers, le syndic au dossier, demandera à la Cour supérieure du Québec, vendredi, de prolonger jusqu’au 7 novembre, soit d’environ deux semaines, l’échéance pour le dépôt des propositions.

Tout indique que cette requête sera acceptée puisqu’elle est non contestée. Ainsi, l’offre retenue sera soumise au tribunal le 20 novembre afin d’obtenir le feu vert. On devrait finaliser la transaction avant le 27 novembre.

Sans fournir de chiffres, Christian Bourque, le syndic au dossier, a indiqué que l’encaisse de GCM est « meilleure que prévu », ce qui permet de prolonger le processus.

« En effet, selon les dernières prévisions, la compagnie a suffisamment de liquidités pour assurer (la poursuite de ses activités) jusqu’à la troisième semaine de décembre », a-t-il fait savoir.

À l’abri de ses créanciers depuis août, GCM compte quelque 350 employés permanents et publie les quotidiens régionaux Le SoleilLa TribuneLa Voix de l’EstLe DroitLe Nouvelliste et Le Quotidien.

Même si leur plan d’affaires est prêt, les employés et cadres des six quotidiens de l’entreprise, qui ont voté en faveur du dépôt d’une offre d’achat axée sur le modèle coopératif, mercredi soir, ont l’intention de profiter de ce délai pour peaufiner leur offre.

« On avait quatre semaines pour réaliser un projet qui nécessite normalement deux ans, a expliqué Louis Tremblay, du journal Le Quotidien et porte-parole du comité provisoire à l’origine de la démarche, au cours d’un entretien téléphonique. C’est important de bien attacher le financement. Cela va aider tout le monde. »

Le comité provisoire est soutenu par le Conseil québécois de la coopération et de la mutualité ainsi que par la Fédération nationale des communications de la CSN.

Selon La Presse, quatre potentiels repreneurs pour le groupe de presse ont manifesté leur intérêt à l’endroit du syndic. Certains convoiteraient l’ensemble de l’entreprise alors que d’autres, uniquement une partie.

Le communiqué du comité provisoire fait valoir que leur plan « permettra de préserver un maximum d’emplois ». Interrogé, M. Tremblay n’a pas voulu s’avancer sur la fluctuation possible de l’effectif.

« On peut comprendre que si le plan d’affaires a été très largement appuyé par l’ensemble des travailleurs, c’est parce que les gens y trouvent leur compte, a-t-il dit. On peut présumer qu’en ce qui a trait à l’emploi, on s’en va vers un projet qui est très intéressant. »

Ombre au tableau

Le porte-parole du comité provisoire n’a pas voulu s’avancer sur ce qu’il adviendrait du régime de retraite, mais cela ne l’a pas empêché d’exprimer son inquiétude par rapport à la situation des retraités de l’entreprise.

GCM est confronté à un lourd déficit actuariel du régime de retraite des employés, qui atteint pas moins de 65 millions, d’après la plus récente évaluation, qui remonte à la fin de la dernière année.

« Nous n’avons pas environ 60 millions à mettre dans les régimes de retraite, a signalé M. Tremblay. L’argent, on ne l’invente pas. Il y a des analyses qui se font, mais il n’y a pas de miracles qui vont se produire dans les régimes de retraite et nous sommes très inquiets par rapport à cela. »

Confronté à une érosion de ses revenus, à l’instar de la plupart des médias écrits, GCM s’était placé à l’abri de ses créanciers à la fin août en obtenant au passage une aide d’urgence de 5 millions de la part du gouvernement Legault.

Au terme des sept premiers mois de l’exercice en cours, les pertes de l’entreprise sont estimées à environ 6 millions. GCM, qui traîne des créances approximatives de 26 millions, avait obtenu à la fin de 2017 un prêt de 10 millions de la part d’Investissement Québec.