Québecor déplore être l’objet d’une nouvelle poursuite de Bell lui réclamant 150 millions de dollars dans le dossier des chaînes spécialisées.

La suspension du signal de TVA Sports et la campagne publicitaire négative qui l’entoure ont incité Bell à déposer jeudi une poursuite de 150 millions de dollars contre Québecor.

La requête en injonction permanente et en dommages déposée jeudi par Bell déplore plusieurs manœuvres de Québecor survenues dans le cadre des négociations entre les deux groupes pour la distribution mutuelle de leurs chaînes télévisuelles spécialisées.

Dans la requête, Bell s’en prend particulièrement à la campagne publicitaire négative à son endroit menée par Québecor sur toutes ses plateformes depuis le 18 mars dernier. L’entreprise dirigée par Pierre Karl Péladeau a notamment fait publier une lettre ouverte dans Le Devoir, imprimé des publicités dans ses journaux, affiché des panneaux publicitaires extérieurs, créé un site en ligne, diffusé des capsules vidéo et ajouté des bannières en surimpression pendant la diffusion d’émissions telles que des matchs de hockey, La Voix ou Salut bonjour.

Nombre de ces messages, clame Bell, sont trompeurs ou diffamatoires, notamment parce qu’ils laissent penser que c’est Bell qui voulait suspendre le signal de TVA Sports, alors que c’est plutôt Québecor qui a choisi de le faire.

« La stratégie des défenderesses ne souffre d’aucune ambiguïté, écrit Bell dans sa requête. Son intention a toujours été d’entamer sa campagne mensongère, trompeuse et diffamatoire, avec pour objectif d’inciter les abonnés du service télé de Bell à changer de fournisseur, de prévenir que des clients potentiels s’abonnent aux services de Bell et d’entacher la réputation de Bell auprès du public en général. »

CONFIDENTIALITÉ BRISÉE

Bell reproche aussi à Québecor, et à M. Péladeau en particulier, d’avoir brisé une entente de confidentialité entre les parties en révélant, lors de discours et d’entrevues, le tarif payé par Bell pour le signal de TVA Sports, soit 3,59 $.

Elle fait également valoir des dommages financiers pour indemniser ses abonnés – notamment en offrant le signal de SportsNet et en diffusant deux matchs supplémentaires de l’Impact à TSN – et pour mobiliser des employés de son service à la clientèle afin de répondre à ses clients inquiets, ainsi que des dommages punitifs et exemplaires. Bell ne détaille pas la valeur attribuée à chacun des types de dommage.

Dans un communiqué publié hier en après-midi, Québecor déplore cette requête, qu’elle qualifie d’« abusive ».

« Quant aux énoncés de cette procédure bâillon, affirme l’entreprise, ils sont éhontés et abusifs, tant sur les sommes surréalistes réclamées que sur sa volonté de brimer Québecor dans son droit constitutionnel et fondamental de s’exprimer. »

Les deux entreprises déplorent dans leurs argumentaires écrits que les agissements de l’autre se fassent en lieu et place d’une négociation de bonne foi.