(New York) Les marchés américains ont fini en hausse vendredi, grâce à un élan qui n’était, pour une fois, pas limité qu’aux valeurs technologiques, alors que les marchés européens ont reculé, prudentes avant des réunions de banques centrales la semaine prochaine.  

À New York, le Dow Jones s’est octroyé 0,13 %, l’incide NASDAQ a pris 0,16 % et l’indice S&P 500 a gagné 0,12 %.

Wall Street a ainsi confirmé après que le S&P 500 est parvenu, jeudi, à clôturer en hausse de 20 % par rapport à son plancher du 12 octobre, passant en « bull market », ce qui signifie que le marché est haussier.

À l’inverse, en Europe, la séance termine une semaine « où les investisseurs ont tenté de trouver le prochain grand catalyseur », sans y parvenir, résume Michael Hewson, analyste de CMC Markets.

Paris a perdu 0,12 %, Francfort 0,24 %, Londres 0,49 % et Milan 0,41 %. Sur la semaine, seule Milan progresse.

« Cette semaine, il y a eu très peu d’indicateurs économiques aux États-Unis et le marché a dû réfléchir par lui-même, pour une fois, ce qui a été positif », a commenté Quincy Krosby, de LPL Financial.

« On a aussi mis fin à la crise de la dette, […] qui, à mon avis, pesait davantage sur le marché que les gens ne le réalisaient », ce qui a poussé les actions dans le dos, a relevé Chris Low, de FHN Financial.

Les prochaines réunions des banques centrales sont dans la ligne de mire des investisseurs. Celle de la Réserve fédérale américaine (Fed) se tiendra les 13 et 14 juin, suivie de celles de la Banque centrale européenne (BCE) jeudi et de la Banque du Japon vendredi.  

Après dix hausses consécutives, les analystes s’attendent de plus en plus à ce que la puissante institution monétaire américaine fasse une pause dans le relèvement de ses taux directeurs en juin, avant une nouvelle hausse en juillet.

Dans le reste de l’actualité économique, l’inflation en Chine a été quasi nulle en mai, les prix départ usine poursuivant leur plongeon, signe d’une demande atone et d’un environnement compliqué pour les entreprises.

Les taux des dettes pour les emprunts d’États étaient stables en Europe, mais montaient légèrement aux États-Unis : l’emprunt à 10 ans se négociait avec un taux d’intérêt de 3,74 %, contre 3,71 % jeudi à la clôture.  

Tesla chargé à bloc

Tesla a poursuivi son accélération (+4,06 %), au lendemain de l’annonce que le constructeur allait ouvrir son réseau de stations de recharge à General Motors (+1,06 %) dès début 2024. GM compte aussi intégrer à ses modèles, en 2025, le standard de recharge utilisé par Tesla.

La nouvelle a pénalisé, en revanche, ChargePoint (-13,22 %), opérateur du premier réseau indépendant de chargeurs aux États-Unis.

Les chimiques liquéfiées

À Londres, le groupe de chimie Croda a dévissé de 12,45 %, après avoir annoncé vendredi qu’une baisse importante de ses ventes en début d’année pèserait sur son résultat annuel.  

Cet avertissement plombait toutes les valeurs du secteur en Europe : Symrise a reculé de 4,30 %, BASF de 1,81 %, Bayer de 1,42 % et Brenntag de 4,20 % à Francfort, quand Solvay a perdu 1,74 % à Paris.

Du côté des matières premières et des devises

Les cours du pétrole ont fléchi vendredi, les inquiétudes sur le dynamisme de la demande revenant sur le devant de la scène avant une semaine intense sur le front des décisions des banques centrales.

Le baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en août, a cédé 1,54 % à 74,79 dollars.

Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI) pour livraison en juillet, a reculé de 1,57 % à 70,17 dollars.

Le dollar reprenait 0,25 % face à l’euro, la monnaie européenne valant 1,0749 dollar.

Le bitcoin perdait 0,74 % à 26 441 dollars.