(New York) Le dollar a reculé nettement jeudi par rapport aux autres grandes devises, l’augmentation du nombre de demandeurs d’allocation chômage aux États-Unis pouvant inciter la Réserve fédérale (Fed) à la souplesse pour ne pas pénaliser l’économie, ce qui rend le billet vert moins attractif.

Vers 16 h 45 (heure de l’Est), le billet vert perdait 0,77 % à 1,0781 dollar pour un euro et 0,96 % à 1,2558 dollar pour une livre.

Entre le 28 mai et le 3 juin, 261 000 personnes se sont inscrites pour recevoir une allocation chômage, un sommet depuis octobre 2021, et bien plus qu’attendu par les analystes.

La Fed cherchant actuellement l’équilibre entre sa lutte contre l’inflation et le risque de peser sur l’activité économique, cette hausse pourrait la rendre plus prudente lors de sa réunion mardi et mercredi.

Les chiffres du jour « alimentent les espoirs que la Fed va faire une pause un peu plus longtemps dans ses hausses de taux », juge Chris Beauchamp, analyste chez IG.

Mais pour Edward Moya d’Oanda, « les gains de l’euro pourraient ne pas s’avérer durable après les données plus faibles que prévues qui ont révélé que l’économie de la zone euro est tombée en récession technique ».  

La zone euro est entrée en récession technique en début d’année avec un recul du PIB durant deux trimestres consécutifs, de 0,1 % entre janvier et mars 2023, après une baisse de même ampleur d’octobre à décembre, selon Eurostat.

Le franc suisse montait particulièrement, de 1,27 % à 0,8993 franc suisse pour un dollar et de 0,44 % à 0,9695 franc suisse pour un euro.

Le patron de la banque centrale suisse Thomas Jordan a affirmé lors d’une conférence que l’inflation était « plus persistante que prévu » et a estimé que le taux suisse actuel était « relativement bas », laissant présager de possibles hausses à venir.

Enfin, le yen gagnait 0,87 % à 138,92 yens pour un dollar.

La devise profitait de la croissance du Produit intérieur brut (PIB) du Japon qui a été revue en hausse à 0,7 % sur un trimestre.

Et, particulièrement important pour les cambistes, « l’excédent commercial du Japon a été plus important que prévu, avec une hausse des exportations et une baisse des importations », a noté Kristina Clifton, analyste chez CBA.

Pour Kit Juckes, analyste chez Société Générale, après ces données positives, « il doit bien y avoir une chance que la Banque du Japon envisage d’amender un peu » ses mesures de contrôle du marché obligataire, qui font partie de son arsenal de politique monétaire ultra-souple et qui pèsent sur le yen.

Le nouveau gouverneur de l’institution, l’économiste Kazuo Ueda, a affirmé à maintes reprises que le cap monétaire actuel était approprié pour l’instant.