(Paris) Les Bourses européennes ont reculé lundi, mais les marchés américains résistent mieux, après la publication d’un indicateur montrant un essoufflement dans les services aux États-Unis, poussant les investisseurs à continuer de s’interroger sur la dynamique de la croissance mondiale.  

Wall Street est mitigée : vers 9 h 45 (heure de l’Est), le Dow Jones reculait de 0,28 %, tandis que le NASDAQ montait un peu (+0,52 %), tout comme le S&P 500 (+0,25 %) après avoir terminé vendredi à son plus haut niveau depuis août 2022.  

En Europe, Londres, soutenue par les matières premières, a mieux résisté (-0,10 %), alors que Paris, plombée par le luxe, a perdu 0,96 %. Francfort a cédé 0,54 % et Milan 0,78 %.

La Bourse de Tokyo (+2,2 %) a terminé à son plus haut niveau depuis juillet 1990, dans le sillage du rapport sur l’emploi américain qui avait déjà poussé à la hausse les places occidentales vendredi.  

Si les nombreuses créations d’emplois avaient été applaudies par les investisseurs vendredi, l’indice de l’activité des service ISM, paru lundi et plus faible qu’attendu, les a un peu refroidis.  

« Le secteur des services reste résistant, mais des faiblesses apparaissent, qui devraient être plus perceptibles dans les mois à venir », estime Edward Moya, analyste d’Oanda.  

L’agenda est par ailleurs peu fourni cette semaine, tant côté indicateurs que de l’actualité des entreprises, alors que les responsables de la banque centrale américaine (Fed) ne peuvent plus s’exprimer à une semaine de leur réunion de politique monétaire.  

Cette réunion concentre l’attention des investisseurs, qui se demandent si l’institution monétaire va maintenir ses taux d’intérêt directeurs comme sous-entendu début mai, ce qui serait une première après plus d’un an de hausse.  

En zone euro, les prix restent sous « pressions fortes » avec une inflation sous-jacente – hors énergie et alimentaire – qui n’a peut-être pas atteint son pic, a mis en garde lundi la présidente de la Banque centrale européenne (BCE), Christine Lagarde.

Sur le marché obligataire, les taux des États européens remontent pour la deuxième séance de suite, tandis que les taux aux États-Unis étaient stables vers 11 h 45 (heure de l’Est).

Rebond du pétrole

Le pétrole a touché son plus haut niveau en un mois, après le sommet des pays exportateurs de pétrole et de leurs alliés (OPEP+) durant le week-end. À l’issue de la réunion, l’Arabie saoudite a décidé dimanche de procéder à une nouvelle coupe de production dans l’espoir de faire remonter des cours du pétrole en berne.  

La hausse est toutefois moins impressionnante que celle de début avril, quand huit membres du groupe avaient annoncé procéder à des coupes volontaires de leur production. « Cette décision unilatérale peut suggérer que le consensus entre les membres de l’OPEP “commence à s’effriter », a commenté Michael Hewson, analyste de CMC Markets.

Vers 11 h 30 (heure de l’Est), le baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en août, prenait 1,46 % à 77,24 dollars. Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI) pour livraison en juillet, gagnait 1,37 % à 72,73 dollars.

Par ailleurs, le gaz naturel grimpe de 21,55 % à 28,80 euros, mais reste en baisse de 62 % depuis le début de l’année.

Apple plus gros que jamais

Apple grimpait de 1,81 % à 184,23 dollars, sa capitalisation boursière ayant même atteint un nouveau sommet historique autour de 2850 milliards de dollars,  alors que le groupe à la pomme s’apprête à présenter son premier casque de réalité virtuelle (VR).  

Apple devrait, selon les observateurs, dévoiler son premier casque de réalité mixte - qui mélange VR et réalité augmentée (AR) - lors de sa conférence annuelle pour les développeurs.

Du côté des devises

Le dollar reste stable. Vers 11 h 40 (heure de l’Est), il était en hausse de 0,01 % face à l’euro, à 1,0706 dollar pour un euro.  

Le bitcoin recule de 2,91 % à 26 450 dollars.