(New York) Les Bourses mondiales ont affiché un regain de confiance jeudi, grâce à des signes de ralentissement de l’inflation en zone euro et aux États-Unis, ainsi qu’à la résolution probable de la crise de la dette américaine.

Après une séance assez volatile, les Bourses européennes ont fini dans le vert : +0,55 % à Paris, 0,59 % à Londres, 1,21 % à Francfort et 2,01 % à Milan, tirée par la hausse de ses valeurs bancaires.

À New York, le Dow Jones a terminé en progression de 0,47 %, l’indice NASDAQ a gagné 1,28 % et l’indice élargi S&P 500 a pris 0,99 %.

Les derniers chiffres de l’inflation en zone euro ont soutenu le moral des investisseurs. L’indice des prix à la consommation a nettement décéléré à 6,1 % sur un an, après 7 % en avril.

« L’inflation sous-jacente (qui exclut l’énergie et l’alimentaire) a reculé à son plus bas niveau en quatre mois (à 5,3 %), grâce aux prix des services. Elle devrait probablement continuer de reculer, mais cela ne devrait pas empêcher la BCE (Banque centrale européenne) de relever ses taux d’intérêt en juin, et sans doute en juillet », a commenté Jack Allen-Reynolds, économiste chez Capital Economics.

Côté Wall Street, l’élan a été donné par le rapport de la fédération professionnelle ISM. Davantage que la nouvelle contraction de l’activité manufacturière en mai aux États-Unis, les investisseurs ont retenu le fort recul des prix payés, au plus bas depuis cinq mois.

« Ce n’est qu’un chiffre, mais le marché veut des bonnes nouvelles du front de l’inflation », a commenté Steve Sosnick, d’Interactive Brokers.

Ces indicateurs se sont inscrits dans un contexte de sérénité retrouvée après le vote, mercredi soir à la Chambre des représentants, du texte suspendant le plafond de la dette, qui doit, sous réserve de l’adoption au Sénat, écarter le spectre d’un défaut de paiement des États-Unis.

Cette résolution imminente a fait de nouveau glisser les taux obligataires. Le retour de la confiance dans les bons du Trésor américains fait monter leurs prix, qui évoluent en sens opposés de leurs rendements.

Le taux des emprunts d’État américains à 10 ans s’affichait à 3,60 %, contre 3,64 % la veille en clôture.

Le rapport du cabinet ADP aurait pu ternir le tableau, car il a fait état de 278 000 créations d’emplois en avril aux États-Unis, soit nettement plus que les 180 000 attendues, ce qui signale que le marché du travail reste tendu et potentiellement source de surchauffe des prix.

Mais de nouvelles déclarations d’un membre de la banque centrale américaine (Fed), le président de l’antenne de Philadelphie Patrick Harker, qui s’est dit favorable à un statu quo monétaire lors de la prochaine réunion, mi-juin, ont conforté le marché.

Dell surprend

À la cote, le fabricant d’ordinateurs Dell (+1,45 %) a surpris en publiant, en pleine séance, ses résultats trimestriels, supérieurs aux attentes et montrant une amélioration de ses marges, ce qui a plu à Wall Street.

Le spécialiste de la gestion dématérialisée des relations clients Salesforce a reculé (-4,69 %) également, malgré des résultats au-dessus des anticipations au premier trimestre et un relèvement de la prévision de marge sur l’année.

Le numéro deux de l’entreprise de San Francisco, Brian Millham, a néanmoins signalé que certains clients faisaient preuve de prudence dans leurs investissements.

SAS fait sans

La compagnie aérienne scandinave SAS, en difficulté financière, a annoncé jeudi de nouvelles fortes pertes pour son deuxième trimestre, malgré une hausse de la demande, ce qui a fait chuter son action de 11,93 % à Stockholm.

Du côté des matières premières et des devises

Les prix du pétrole sont revenus avec force dans le vert jeudi, portés par l’optimisme né de la résolution sur la dette américaine et malgré une hausse des stocks hebdomadaires américains.

Le baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en août, dont c’était le premier jour d’utilisation comme contrat de référence, a gagné 2,31 % à 74,28 dollars.

Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI) pour livraison en juillet, a avancé de 2,95 % à 70,10 dollars.

Sur le marché des changes, le dollar faiblissait face à plusieurs devises. Face à l’euro il cédait 0,66 %, 0,9293 euro pour un dollar.