(New York) Les cours du pétrole ont rebondi vendredi après leur glissade de la veille, stimulés par la communication contrastée de l’alliance OPEP+ sur ses intentions, ainsi que par la perspective d’un accord sur le plafond de la dette américaine.

Le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet a gagné 0,90 % et clôturé à 76,95 dollars.

Son équivalent américain, le West Texas Intermediate (WTI) avec échéance le même mois, a pris 1,16 %, à 72,67 dollars.

« Les opérateurs essayent de se faire une idée de ce que sera la prochaine réunion de l’OPEP+ [l’Organisation des pays exportateurs de pétrole et leurs alliés de l’accord OPEP+] », a expliqué, dans une note, José Torres, d’Interactive Brokers.

Le marché a reçu plusieurs signaux divergents cette semaine de membres majeurs du cartel quant à la réunion ministérielle du 4 juin.

Mardi, le ministre saoudien de l’Énergie, Abdelaziz ben Salmane, a mis en garde les spéculateurs tentés de parier sur une chute des cours, laissant entendre qu’une nouvelle coupe de production était envisageable, après celle annoncée début avril.

Mais mercredi, le vice-premier ministre russe chargé de l’Énergie, Alexandre Novak, a écarté tout recalibrage de la production, dans un entretien au journal russe Izvestia.

Ces déclarations ont pris le marché à contrepied et provoqué un décrochage des cours.

Le même Alexandre Novak a publié, plus tard, un communiqué, et corrigé le tir, expliquant que « des décisions [pouvaient] être prises si nécessaire » lors du rassemblement de l’OPEP+.

« Il est revenu en arrière », a commenté John Kilduff, d’Again Capital, pour qui « le marché est nerveux quant à cette réunion ».

« Nous ne nous attendons pas à une nouvelle baisse de production », a affirmé Barbara Lambrecht, de Commerzbank. « Pour autant, une coupe n’est pas complètement exclue à ce stade, ce qui devrait soutenir les prix pour l’instant. »

Le mouvement a aussi été encouragé par les échos d’un possible accord entre le président Joe Biden et l’opposition républicaine au Congrès sur le relèvement du plafond de la dette américaine, qui a entraîné un regain d’appétit pour le risque, selon John Kilduff.

Dernière onde positive, selon Edward Moya, d’Oanda, la série d’indicateurs du jour, qui ont confirmé la vigueur de l’activité économique américaine, encore très loin de la récession promise par beaucoup d’économistes, ce qui est de bon augure pour la demande d’or noir.

Les dépenses de consommation ont ainsi affiché une hausse de 0,8 % en avril sur un mois aux États-Unis, contre 0,4 % attendu, tandis que les commandes de biens durables ont progressé de 1,1 %, alors que les économistes tablaient sur une baisse de 1,0 % sur un mois.