(New York) La Bourse de New York a clôturé en ordre dispersé lundi alors que le volume d’échanges a été modeste en attendant de nouveaux pourparlers sur le plafond de la dette des États-Unis.

L’indice Dow Jones a cédé 0,42 % à 33 286,58 points. Le NASDAQ, à forte coloration technologique, a gagné 0,50 % à 12 720,78 points et le S&P 500 est resté stable à 4192,63 points (+0,02 %).

Le président Joe Biden et Kevin McCarthy, son principal opposant républicain quant au plafond de la dette, devaient reprendre lundi, après la clôture des marchés, les négociations pour tenter de trouver rapidement un accord et éviter un dangereux défaut de paiement des États-Unis.

Pour donner leur feu vert à un relèvement de la limite d’endettement du pays, les républicains veulent des coupes dans les dépenses sociales. Un accord doit intervenir avant le 1er juin, sinon, pour la première fois de leur histoire, les États-Unis risquent de faire défaut sur le remboursement de bons du Trésor.

« Le principal moteur du marché demeure ces pourparlers en cours à Washington qui, espérons-le, éviteront un défaut de paiement », a indiqué Edward Moya d’Oanda.

Mais pour Peter Cardillo de Spartan Capital, le marché « n’est pas vraiment effrayé par le rhétorique de Washington ». Au cours d’une séance au volume faible, le Dow Jones s’est incliné surtout plombé par Chevron (-1,81 %) et McDonald’s (-2,10 %).

Le groupe pétrolier va racheter PDC, un producteur de pétrole brut et de gaz naturel dans le Colorado et le Texas, pour 6,3 milliards de dollars soit plus de 10 % au-dessus du prix de l’action à la clôture vendredi.

Membre du Dow également, Nike a chuté de 3,97 % alors que la note du titre a été dégradée par des analystes dans le sillage du distributeur de chaussures de sport Foot Locker (-8,56 %).

Le S&P 500 et le NASDAQ eux ont conclu en hausse malgré les incertitudes à Washington.

« Je crois que les investisseurs se focalisent plutôt sur la politique monétaire de la Fed », a affirmé Peter Cardillo soulignant que Neel Kashkari, un membre votant du Comité monétaire et président de la Fed de Minneapolis, a laissé entendre qu’une pause des hausses de taux en juin est possible.

« C’est assez serré entre la nécessité de relever les taux ou de passer le tour », a-t-il indiqué affichant un ton plus modéré que la semaine d’avant.

Il semble que « l’idée d’une pause se répande », a conclu l’analyste de Spartan Capital.

Le fabricant de semi-conducteurs Micron Technology a cédé 2,85 % alors que la Chine accuse le groupe américain de présenter des défaillances de sécurité et appellent les entreprises à cesser d’acheter ses puces. Les États-Unis ont rétorqué faisant part de leurs « très sérieuses préoccupations » sur ces restrictions à la vente, selon un porte-parole du département d’État.

Meta a gagné 1,09 % malgré une amende record de 1,2 milliard d’euros du régulateur irlandais infligée pour avoir enfreint les règles européennes de protection des données (RGPD) avec son réseau social Facebook.

Le spécialiste de la vidéoconférence Zoom, qui a terminé en hausse de 2,94 % à 71,41 dollars, prenait encore plus de 5 % dans les échanges électroniques après la clôture. Le groupe a annoncé des résultats trimestriels un peu au-dessus des prévisions des analystes.

En matinée un bref épisode de fausse nouvelle a un instant fait trébucher les indices. Une fausse photographie relayée sur Twitter montrant une explosion au Pentagone a causé un léger affaissement du marché pendant dix minutes.

Un porte-parole du Pentagone a dû démentir « la fausse information ».

« Il y a eu une baisse liée à cette fausse information quand les machines l’ont détectée », a relevé Pat O’Hare de Briefing.com, faisant référence aux logiciels de courtage automatisés qui sont programmés pour réagir à des publications sur les réseaux sociaux.

Mais le fait que ce creux soit resté mesuré par rapport à la teneur de cette fausse information suggère que certains l’avaient déjà « jugée vaseuse », a ajouté l’analyste interrogé par l’AFP.