(Paris) Les Bourses occidentales varient dans de faibles amplitudes lundi, peinant à trouver une raison de partir à la hausse ou à la baisse alors que les négociations autour du plafond de la dette américaine sont quasiment le seul élément à l’agenda.

Les Bourses européennes ont terminé sans direction claire. Paris a reculé de 0,18 %, Francfort, qui avait battu un record en séance et en clôture vendredi, de 0,32 %, Milan de 0,76 %, tandis que Londres a progressé de 0,18 %.

Wall Street évoluait de façon mitigée aussi vers 11 h 55 (heure de l’Est) : le Dow Jones cédait 0,14 %, le S&P 500 gagnait 0,16 % et le NASDAQ 0,43 %.

Sur le marché obligataire, les taux souverains progressent légèrement, d’environ 0,05 point de pourcentage en Europe et États-Unis pour les échéances à dix ans.  

Exception notable : l’indice Athex de la Bourse d’Athènes a bondi de 6,09 % après la large victoire de la droite aux élections législatives, qui a appelé à un nouveau scrutin « peut-être le 25 juin » pour s’emparer de la majorité absolue. L’indice est revenu à son plus haut niveau depuis 2014.

Le président Joe Biden et le chef républicain Kevin McCarthy se rencontrent lundi en personne afin de poursuivre les négociations à une dizaine de jours de l’échéance du défaut de paiement.

Les marchés mondiaux avaient progressé la semaine dernière en même temps que les discussions, mais un changement de ton de M. Mc Carthy vendredi avait donné moins de relief à la dernière séance.  

Pour Patrick O’Hare de Briefing, « le marché est certainement très attentif à la situation mais il n’apparaît pas outrageusement inquiet ».

De nombreux observateurs anticipent qu’un accord sera trouvé tôt ou tard et évitera un défaut de paiement des États-Unis, les deux partis étant convaincus qu’un tel scénario aurait des conséquences trop graves.  

Les intentions monétaires de la Fed étaient par ailleurs au centre des préoccupations de la semaine alors que de nouvelles données sur l’inflation et la consommation seront disponibles vendredi (l’indice PCE pour avril). Une révision de la croissance du PIB au premier trimestre est aussi attendue jeudi.

« Le président de la Fed de Minneapolis Neel Kashkari, qui est catégorisé comme quelqu’un souhaitant une hausse des taux de 0,25 point de pourcentage en juin, s’est montré un peu plus pragmatique ce week-end », rapporte Nicolas Budin, responsable de la gestion actions pour Myria AM.

Le dollar restait stable face au flou autour des futures décisions de politique monétaire de la Fed. L’euro reculait de 0,05 % à 1,0799 dollars.

Chine vs États-Unis

Le fabricant de semi-conducteurs Micron Technology cédait 3,34 % alors que la Chine accuse le groupe américain de présenter des défaillances de sécurité et appelle les entreprises à cesser d’acheter ses puces.

Les tensions entre Chine et États-Unis sont un « sujet de vigilance » pour Nicolas Budin. « On ne voit pas d’escalade des tensions mais cela s’inscrit dans ce schéma et après un Sommet du G7 », explique-t-il.  

Les dirigeants des pays du G7 ont prévenu samedi que toute tentative de « coercition économique » aurait « des conséquences », visant implicitement les pratiques de la Chine mais sans la nommer. Ils se sont de plus dits « gravement préoccupés » par la situation en mer de Chine méridionale.

Ryanair au dessus des nuages

La compagnie aérienne irlandaise Ryanair (+1,31 %) a renoué avec les bénéfices lors de son exercice annuel décalé achevé fin mars, affichant un résultat positif de 1,4 milliard d’euros, portée par « la forte reprise du trafic » et malgré des coûts opérationnels en hausse de 75 %. Elle avait accusé une perte nette de 355 millions d’euros un an plus tôt.

Le trafic « est désormais supérieur de 13 à 14 % à nos volumes d’avant COVID-19 » a indiqué le patron de Ryanair Michael O’Leary.

Du côté des matières premières

Les prix du pétrole évoluent en petite hausse, soutenus la perspective d’une potentielle réduction de l’offre de l’OPEP+. Le baril de Brent de mer du Nord valait 75,95 dollars (+0,49 %), vers 11 h 50 (heure de l’Est), tandis que le baril américain de WTI coûtait 72,06 dollars (+0,71 %).

Le prix du gaz naturel en Europe repassait au-dessous des 30 euros le mégawattheure (-2,87 % à 29,31 euros).