(New York) Le dollar était conquérant mercredi face à la plupart des devises, profitant de son statut de valeur refuge prisé d’investisseurs alarmés par l’extension à l’Europe de la crise bancaire qui avait démarré aux États-Unis.

Le billet vert gagnait 1,47 % sur la monnaie unique, à 1,0577 dollar pour un euro. Plus tôt, la devise commune à 20 pays européens s’était repliée jusqu’à 1,0516 dollar, au plus bas depuis janvier.

« Quand les marchés sont en mauvais état, le dollar tend à bien se comporter », a expliqué Mazen Issa, de TD Securities.  

Après avoir faibli en début de semaine du fait du recalibrage des anticipations en matière de politique monétaire de la banque centrale américaine (Fed), « le dollar a retrouvé son statut de valeur refuge », selon l’analyste.

À l’inverse, l’euro payait le choc que vivaient en Bourse les plus grandes banques de la zone, contaminées par la crise de confiance qui touche Credit Suisse.

Pour certains, dont les économistes de SwissRe, « la Banque centrale européenne (BCE) pourrait ne pas relever son taux directeur » jeudi, à la lumière des récentes turbulences du système financier.

La présidente de l’institution, Christine Lagarde, a pourtant annoncé, il y a quelques semaines, une hausse d’un demi-point lors de cette réunion.

Très prisé en début de semaine, car considéré comme une valeur sûre, le franc suisse battait en retraite, sapé par les difficultés de Credit Suisse.

Outre le dollar, l’autre grand vainqueur du jour était le yen, qui conserve, lui, le lustre d’un actif peu risqué. Pour Mazen Issa, la devise nipponne a aussi profité de l’effondrement des taux obligataires européens et américains.

La différence de taux entre le Japon et les autres grandes économies, qui ont toutes engagé un resserrement monétaire depuis de longs mois, s’est brutalement réduite, rendant plus attractif, en relatif, un investissement dans des actifs japonais.