(New York) Les marchés européens ont fini en net rebond jeudi, interprétant les messages des banquiers centraux comme un signe annonciateur d’une pause dans leur combat contre l’inflation, tandis qu’à Wall Street, le secteur technologique a été à la fête.

La Bourse de Francfort a gagné 2,16 %, Paris 1,26 % et Londres 0,76 %, après avoir tenu une position attentiste en début de semaine.

À Wall Street, le NASDAQ, à dominante technologique, a bondi de 3,25 %, après des résultats de Facebook meilleurs qu’attendu. L’indice S&P 500 a gagné 1,47 % tandis que le Dow Jones est resté en retrait de 0,11 %.

Les taux d’emprunt de la zone euro ont fortement chuté après les annonces de la Banque centrale européenne (BCE) et de la Banque d’Angleterre (BoE) : les rendements des obligations d’État à 10 ans baissaient de 21 points de base en Allemagne, de 27 points de base en France et de 42 points de base en Italie.

« Les marchés se réjouissent d’un discours marginalement plus optimiste sur les dynamiques actuelles et moins catégorique sur les perspectives de hausses futures » des taux, commente Raphaël Thuin, directeur des stratégies de marchés de capitaux chez Tikehau Capital.

La BCE a réaffirmé sa volonté de resserrer davantage sa politique monétaire en relevant jeudi ses principaux taux directeurs de 0,50 point de pourcentage, comme en décembre dernier. Elle prévoit de les monter d’autant en mars pour combattre l’inflation et évaluer ensuite la trajectoire de sa politique monétaire.

« Comme cela a été le cas avec la Fed, les marchés en ont déduit que la fin du resserrement monétaire était proche », commente Christophe Boucher, directeur des investissements d’ABN AMRO Investment Solutions.

La Banque d’Angleterre a elle aussi relevé ses taux de 50 points de base pour les porter à 4 %, au plus haut depuis 2008, pour enrayer une inflation tenace au Royaume-Uni, mais a ouvert la voie à la fin du cycle de resserrement.

« Si les salaires et l’inflation de base continuent de pointer vers le haut en conservant la même pression, on peut s’attendre à une nouvelle hausse des taux d’intérêt, mais probablement moins importante », estime Katrin Löhken, économiste chez DWS.

La veille, la banque centrale américaine avait, conformément aux attentes, relevé de 25 points de base ses taux, levant le pied par rapport aux précédentes hausses pratiquées depuis mars 2022.

Même si le patron de l’institution Jerome Powell a laissé entrevoir au moins deux hausses de taux supplémentaires, le marché soutient mordicus que compte tenu du ralentissement de l’activité économique, la Fed procédera à un dernier relèvement de taux en mars avant de faire une pause lors de sa réunion de mai puis de les baisser au cours de la deuxième partie de l’année.

Meta s’est envolé

Meta (Facebook, Instagram, WhatsApp) a grimpé de plus de 23 % à New York en dépit d’un chiffre d’affaires annuel en baisse de 1 % à 116,61 milliards de dollars, car le marché s’attendait à une chute plus brutale pour le groupe californien.

En revanche, Apple, Amazon et Alphabet perdaient entre 3 % et 4 % dans les échanges électroniques après la clôture après avoir annoncé des comptes en deçà des attentes pour le groupe informatique et le géant de l’internet. Pour Amazon, ce sont les perspectives qui inquiètent.

Autres résultats du jour

Le groupe suédois d’électroménager Electrolux a annoncé jeudi des pertes plus lourdes qu’attendu au quatrième trimestre et en 2022, son titre a chuté de plus de 9,22 % à Stockholm.

Le géant mondial de la communication Publicis (+6,37 % à Paris) a connu en 2022 une « nouvelle année record », avec des ventes en hausse de 20 %.

Du côté des devises et du pétrole

L’euro et la livre sterling se sont brutalement repliés jeudi contre la plupart des devises majeures après les réunions de la BoE et de la BCE.

Vers 16 h (heure de l’Est), la livre perdait 1,13 % à 1,2236 dollar.

L’euro cédait 0,79 % à 1,0913 dollar pour un euro.

Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en avril s’est effrité de 0,80 %, pour clôturer à 82,17 dollars.

Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain, pour livraison en mars, a cédé 0,69 %, à 75,88 dollars.