(New York) Les cours du pétrole ont poursuivi leur repli jeudi, dans un marché préoccupé par l’inertie de la demande, aux États-Unis en particulier, liée à un hiver anormalement doux.

Le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en avril s’est effrité de 0,80 %, pour clôturer à 82,17 dollars.

Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain, pour livraison en mars, a cédé 0,69 %, à 75,88 dollars.

Pour Edward Moya, d’Oanda, le fléchissement des cours en fin de séance est notamment dû au rebond du dollar, qui avait pâli mercredi après l’annonce de la décision de la banque centrale américaine (Fed).

La plupart des contrats sur le pétrole étant libellés en dollars, les prix tendent à baisser quand le billet vert monte.

Les opérateurs continuent à s’interroger sur la demande américaine, qui a montré un léger raffermissement la semaine dernière, selon l’Agence américaine d’information sur l’énergie (EIA), mais demeure inférieure de plus de 10 % à son niveau de l’an dernier à la même époque.

Les stocks de brut sont désormais au plus haut depuis juin 2021 et restent sur six semaines consécutives de hausse.

Quant aux produits raffinés, « les réserves sont encore relativement basses pour cette période de l’année, mais on n’a pas d’hiver », a commenté Stephen Schork, analyste et auteur du Schork Report.

Hormis le passage de la tempête Elliott, fin décembre, et un front froid de quelques jours cette semaine, les températures restent très élevées pour la saison aux États-Unis, ce qui asphyxie la demande de fioul domestique et de gazole.

Le cours du fioul domestique américain a lâché plus de 16 % depuis fin janvier.

Face à cette absence de demande, les raffineurs sont incités à immobiliser encore davantage de capacités que d’ordinaire durant la saison de maintenance, en février et mars, selon Stephen Schork.

« On va donc avoir une contraction de la demande de brut encore plus importante », prévient-il.

Les propos, mercredi, du président de la Fed, Jerome Powell, qui a annoncé de nouvelles hausses de taux dans les mois à venir, ont ravivé les craintes d’un ralentissement trop marqué de l’économie américaine, qui saperait encore davantage la demande de pétrole.

Les courtiers s’interrogent, par ailleurs, sur la trajectoire de l’économie chinoise, après s’être enthousiasmés dès l’annonce de la levée des restrictions sanitaires, en décembre.

« On attend un signe clair montrant que la réouverture de la Chine va bien se passer », explique, dans une note, Edward Moya.