(New York) Le secteur technologique a fortement propulsé le NASDAQ à la Bourse de New York jeudi, après des résultats de Facebook meilleurs que prévu, en attendant les annonces d’Alphabet, d’Apple et d’Amazon après la clôture.

Le NASDAQ, à dominante technologique, a bondi de 3,25 % à 12 200,82 points, l’indice S&P 500 a gagné 1,47 % à 4179,76 points tandis que le Dow Jones est resté un peu en retrait (-0,11 %) à 34 053,94 points, selon des résultats définitifs.

Au cours d’une séance sans grand évènement après la hausse des taux de la banque centrale américaine (Fed) la veille, la locomotive du marché a été l’action Meta qui s’est envolée de 23,28 % à 188,77 dollars.

La maison-mère de Facebook a annoncé la veille, après la fermeture du marché, des résultats en recul, mais meilleurs que prévu pour le leader des réseaux sociaux, dont les utilisateurs quotidiens sur la planète atteignent le nombre de 2 milliards.

La plus forte hausse en séance jamais enregistrée par Facebook à la Bourse remonte au 25 juillet 2013, le titre ayant alors pris près de 30 % à la clôture.

Les investisseurs se sont également positionnés sur les méga-capitalisations de la technologie qui ont annoncé leurs résultats après la clôture.

Amazon a conclu en hausse de 7,38 % à 112,91 dollars avant de perdre plus de 6 % dans les échanges électroniques après la fermeture de Wall Street.  

Le géant du commerce en ligne a réalisé un chiffre d’affaires de 149,2 milliards de dollars au 4e trimestre 2022, supérieur à ses prévisions et aux attentes du marché, dans un contexte où l’inflation pèse sur les dépenses des consommateurs.  

Mais Amazon a fait des prévisions prudentes pour le trimestre en cours.  

Alphabet, la maison-mère de Google, chutait également, lâchant 4 % dans les échanges électroniques vers 16 h 40 (heure de l’Est) ayant annoncé des revenus et un bénéfice un peu inférieurs aux attentes. Le profit du groupe au quatrième trimestre s’est établi à 13,6 milliards de dollars, contre 20,6 milliards l’année dernière.

Le titre avait conclu plus tôt en hausse de 7,27 % à 108,80 dollars dans le sillage de l’envolée des actions de la technologie.

Enfin les comptes du groupe informatique Apple ont déçu pour le premier trimestre de son exercice décalé, avec à la fois un chiffre d’affaires et un bénéfice en baisse en deçà des attentes alors que les ventes d’iPhone ont fléchi. Le titre perdait 3,63 % dans les échanges post-clôture après en avoir gagné autant en séance à 150,82 dollars.

La chaîne de café Starbucks a déçu, manquant son objectif de résultats au premier trimestre à cause d’une chute de ses ventes en Chine. L’action qui a conclu en repli de 0,76 % à 109,15 dollars perdait 3,53 % après la clôture.

Dans l’ensemble les perspectives d’affaires « faiblissent pour les compagnies », a résumé pour l’AFP Jack Ablin de Cresset Capital, soulignant que « les investissements, la demande pour les PC et les puces sont à la baisse », au vu des résultats et projections déjà publiés.

« Si 2022 a été l’année où le marché a réagi à la hausse des taux d’intérêt, 2023 sera celle où c’est le marché de l’emploi, l’inflation et les profits des entreprises qui vont réagir à ces hausses », a assuré l’analyste.

Ford trébuche à Wall Street après des résultats décevants

Le constructeur automobile américain Ford a fait part jeudi de résultats financiers en dessous de ses attentes, imputant sa performance décevante entre autres à des problèmes opérationnels.

L’action de la société reculait de plus de 6 % dans les échanges électroniques suivant la clôture de la Bourse de New York.

« Nous aurions dû faire bien mieux l’année dernière », a commenté Jim Farley, le directeur général, dans un communiqué. « Nous aurions pu gagner environ 2 milliards de dollars supplémentaires, et nous allons tâcher de corriger la tendance en améliorant l’exécution et la performance », a-t-il ajouté.

L’entreprise prévoyait encore en octobre de dégager environ 11,5 milliards de dollars de bénéfices ajustés avant intérêts et impôts. Ce chiffre est finalement ressorti à 10,4 milliards de dollars.

Cette performance est « en partie liée à des problèmes d’exécution dans un environnement marqué par l’instabilité de la chaîne d’approvisionnement et de la production, ce qui a entraîné des coûts plus élevés et des volumes inférieurs aux prévisions », a avancé Ford.

Sur l’ensemble de l’année, son chiffre d’affaires a progressé de 16 % pour atteindre 158,1 milliards de dollars.

Le groupe a subi une perte nette de 2 milliards de dollars comparé à un bénéfice net de 17,9 milliards de dollars l’année précédente, une différence surtout liée aux fluctuations de la valeur de sa participation dans la jeune entreprise de camionnettes électriques Rivian.

Rapporté par action et hors éléments exceptionnels, le bénéfice de Ford a atteint 1,88 dollar, qui reste moins que le 1,99 dollar attendu par les analystes.

L’entreprise a vu son bénéfice ajusté avant intérêts et impôts augmenter en Amérique du Nord grâce à des prix de vente plus élevés et une hausse des volumes produits.

En Europe, les résultats ajustés avant intérêts et impôts étaient « juste au-dessus du seuil de rentabilité, mais sous les attentes », a précisé Ford.

Le groupe dit par ailleurs avoir perdu 600 millions de dollars en Chine, mais avoir gagné 400 millions en Amérique du Sud et 600 millions sur ses autres marchés.

Au seul quatrième trimestre, le constructeur a vu son chiffre d’affaires progresser de 17 % à 44 milliards de dollars et a dégagé un bénéfice net de 1,3 milliard.

Pour 2023, Ford prévoit de dégager entre 9 et 11 milliards de dollars de bénéfices ajustés avant intérêts et impôts, tout en prévenant que ses résultats pourraient être affectés par une récession aux États-Unis ou en Europe, une augmentation des opérations promotionnelles ou encore un renforcement du dollar.

La Bourse de Toronto

Le secteur des technologies de l’information a aidé la Bourse de Toronto à parer jeudi la plus grande partie du recul du groupe de l’énergie — le deuxième en autant de jours —, pendant que les grands indices américains ont terminé en ordre dispersé.

L’indice composé S&P/TSX du parquet torontois a ainsi retraité de 10,61 points pour clôturer avec 20 740,44 points.

Les marchés ont été soutenus pour une deuxième journée consécutive par l’optimisme voulant que les hausses des taux d’intérêt des banques centrales touchent à leur fin, en particulier après l’annonce et les commentaires faits mercredi par la Réserve fédérale des États-Unis, a estimé Vincent Tonietto, vice-président principal et gestionnaire de portefeuille chez Fiduciary Trust Canada.

Avec une clarté croissante quant à la trajectoire des taux d’intérêt des banques centrales pour 2023 et un flux constant de données indiquant que l’économie n’est pas en train de tomber d’une falaise, les investisseurs semblent avoir un peu plus d’appétit pour le risque, a noté M. Tonietto.

« Le sentiment a été super négatif au cours des 12 derniers mois », a observé M. Tonietto, et les investisseurs sont à la recherche d’une raison pour inverser cette tendance.

Cet optimisme était particulièrement évident dans le secteur de la technologie, qui est plus sensible aux politiques de taux d’intérêt, a-t-il poursuivi.

Par exemple, les actions de Meta, la société mère de Facebook, ont bondi de plus de 23 % jeudi, au lendemain de la publication de ses résultats trimestriels. Les investisseurs ont semblé réagir positivement à l’annonce par la société d’un rachat d’actions de 40 milliards US, ainsi qu’à l’inscription d’un chiffre d’affaires plus élevé que prévu.

Au Canada, le secteur de l’énergie a reculé de près de 3 %, mais la vigueur des secteurs des technologies de l’information et de l’industrie a permis à l’indice phare de terminer la journée essentiellement inchangé.

Certaines des plus grandes sociétés énergétiques de l’indice ont entraîné le secteur vers le bas — l’action de Suncor Énergie a notamment perdu 3,75 %. Le secteur nord-américain de l’énergie était globalement en baisse, la composante énergétique du S&P 500 ayant cédé 2,5 %, selon la société de données financières Refinitiv.

Sur le marché des devises, le dollar canadien s’est négocié au cours moyen de 75,12 cents US, en hausse par rapport à celui de 75,07 cents US de mercredi.

La Presse Canadienne