(New York) La Bourse de New York a conclu en hausse prudente mardi, soutenue par le ralentissement de l’inflation américaine juste à la veille d’une décision de la Fed sur les taux d’intérêt.

Après avoir démarré en trombe à l’ouverture à la suite de la publication d’un chiffre d’inflation meilleur que prévu, les indices ont terminé sur une hausse plus modérée.  

L’indice Dow Jones a gagné 0,30 % à 34 108,64 points, le NASDAQ 1,01 % à 11 256,81 points et le S&P 500 a progressé de 0,73 % à 4019,65 points.

L’inflation aux États-Unis a ralenti plus qu’attendu : elle s’est établie à 7,1 % sur un an en novembre, contre 7,7 % en octobre, selon l’indice CPI publié par le gouvernement américain. Les analystes s’attendaient à 7,3 %.

Il s’agit de la plus faible hausse des prix à la consommation depuis décembre 2021.

Le marché boursier a bondi dans un premier temps, tiré par l’enthousiasme du NASDAQ, à dominante technologique, qui avait démarré en hausse de plus de 3 %.

Cet élan s’est ensuite tari « notamment parce que vendredi sera une journée des quatre sorcières », c’est-à-dire la dernière séance de l’année qui voit l’expiration de nombreux contrats boursiers ce qui entraîne toujours une exubérante volatilité, a souligné Peter Cardillo, de Spartan Capital.

« Mercredi, nous attendons aussi la décision de la Réserve fédérale et cela a suscité beaucoup de prises de profits », a encore assuré l’analyste.

Les opérateurs sont en effet quasi certains désormais que la Fed, qui rendra sa décision monétaire à 14 h (heure de l’Est) mercredi, va augmenter ses taux seulement d’un demi-point de pourcentage au lieu des trois-quarts de point assénés quatre fois d’affilée sur les taux d’intérêt au jour le jour.

Ceux-ci devraient donc passer à un niveau situé entre 4,25 % et 4,50 %.

Sur le marché obligataire, les rendements sur les bons du Trésor à 10 ans ont reculé à 3,50 % contre 3,61 % la veille et le dollar a piqué du nez. Vers 16 h (heure de l’Est), il lâchait 0,87 % par rapport à l’euro à 1,0629 dollars pour un euro.

« Dans l’ensemble c’était une séance positive pour le marché boursier », a souligné M. Cardillo.  

Les deux tiers des membres du Dow ont conclu dans le vert et l’indice élargi S&P 500, le plus représentatif du marché américain, a terminé au-dessus des 4000 points. « Cela signifie que le rebond de fin d’année est encore d’actualité », a encore assuré l’analyste de Spartan Capital.

À la cote, le géant des logiciels Oracle, qui avait pris presque 4 % en séance, a finalement conclu dans le rouge (-0,82 %) malgré des résultats trimestriels meilleurs qu’attendu.

Le NASDAQ a notamment été soutenu par Moderna, le fabricant de vaccins, qui a bondi de 19,63 % à 197,54 dollars. Le laboratoire a annoncé des résultats préliminaires positifs pour son vaccin à ARN messagers en cours de développement avec Merck (+1,78 %) contre le cancer de la peau.

Les grands noms de la technologie se sont bien comportés même si leur progression s’est assagie en cours de séance : Meta (Facebook) a gagné 4,74 %, Amazon et Google plus de 2 %.

Le spécialiste des contrats à signature électronique DocuSign a été remarqué (+7,32 %).

Les pétrolières ont profité d’une hausse soutenue des cours du pétrole, notamment Chevron (+2,23 %), mais aussi Exxon (+1,09 %) et ConocoPhillips (+1,46 %).

Le titre de la compagnie aérienne à bas prix Jetblue s’est effondré de 7,67 % à 7,10 dollars après avoir signalé que la demande de voyages apparaissait moins soutenue qu’attendu en décembre.

Bourse de Toronto

La vigueur du secteur de l’énergie a permis à la Bourse de Toronto de clôturer mardi sur un léger gain, malgré les pertes du groupe de la finance, pendant que les grands indices américains ont progressé, le NASDAQ s’emparant même de plus de 1 %.

L’indice composé S&P/TSX du parquet torontois a pris 3,76 points pour terminer la journée avec 20 023,46 points.

Les données sur l’inflation aux États-Unis publiées mardi ont vraiment donné le ton aux marchés, a souligné Scott Guitard, vice-président principal et gestionnaire de portefeuille chez Fiduciary Trust Canada.

L’inflation annuelle s’est établie en novembre à 7,1 %, alors qu’elle avait été de 7,7 % un mois plus tôt. Elle était ainsi légèrement inférieure aux attentes des investisseurs.

En conséquence, les actions des secteurs sensibles aux taux d’intérêt, comme celui de la technologie, ont connu une bonne journée, a expliqué M. Guitard, car les nouvelles positives sur l’inflation n’ont fait que renforcer les attentes selon lesquelles les banques centrales assoupliront leurs hausses de taux d’intérêt tout au long de 2023.

« (L’inflation) était plus faible que celle du mois dernier, c’est donc un point positif. Mais plus important encore, c’était plus faible que ce à quoi on s’attendait », a affirmé M. Guitard.

« Cela a donc donné un coup de pouce supplémentaire au marché, et je pense que cela donne à la Fed la permission de passer à de plus petites augmentations de taux à partir de demain. »

La Réserve fédérale devrait augmenter son taux directeur de 50 points de base mercredi, faisant écho à la décision de la Banque du Canada la semaine dernière, a poursuivi M. Guitard. Mais bien que le chiffre lui-même ne soit peut-être pas une surprise, les investisseurs surveilleront les commentaires de la Fed pour un indice sur ce qui va suivre, a-t-il affirmé.

« Je pense que tout le monde va écouter attentivement les commentaires demain et au cours des prochains jours, pour donner le ton pour les premiers trimestres de l’année prochaine. »

Sur le marché des devises, le dollar canadien s’est négocié au cours moyen de 73,82 cents US, en hausse par rapport à celui de 73,22 cents US de lundi.

La Presse Canadienne