(New York) Le prix du baril de West Texas Intermediate (WTI), variété américaine de référence, a poursuivi sa dégringolade vendredi et frôlé le seuil symbolique de 70 dollars US, qu’il n’a plus franchi depuis près d’un an.

Sur la séance, après être descendu jusqu’à 70,08 dollars, le WTI pour livraison en janvier a lâché 0,61 %, pour clôturer à 71,02 dollars.

Quant au baril de Brent de la mer du Nord, avec échéance en février, il a enregistré un nouveau plus bas de l’année, à 75,11 dollars, et cédé 0,06 %, pour finir à 76,10 dollars.

Depuis le début de la semaine, les nouvelles théoriquement favorables à une ascension des cours se sont succédées, sans parvenir néanmoins à arrêter la chute de l’or noir.

Les prix avaient initialement démarré en hausse vendredi, stimulés par des déclarations du président russe Vladimir Poutine, qui a dit envisager « une éventuelle réduction de la production si nécessaire ».

Mais ils se sont rapidement essoufflés, pour signer une sixième séance de repli consécutive.

En une semaine, le WTI a perdu plus de 12 % de sa valeur, tout comme le Brent.

« C’est une déroute totale », a commenté Matt Smith, de Kpler, pour qui « il semble qu’on s’apprête à tester les 70 dollars » pour le WTI.

Le marché avait espéré, en vain, un rebond aux abords de 72 dollars, niveau fixé par le président américain Joe Biden pour commencer à reconstituer les réserves stratégiques, qui ont fondu de 234 millions de barils depuis début septembre 2021.

Pour Edward Moya, d’Oanda, le marché reste obnubilé par l’affaiblissement de l’offre, à l’approche d’une possible récession.

Loin de s’enthousiasmer, comme imaginé initialement, au sujet de l’assouplissement des restrictions sanitaires en Chine, les courtiers y voient le risque « d’une congestion du système de santé » chinois, selon l’analyste, qui affecterait l’activité économique et la demande de pétrole.

Pour Matt Smith, le marché ne se préoccupe pas uniquement de la demande de brut, mais aussi des produits raffinés.

Depuis plusieurs mois, les craintes d’une offre de gazole insuffisante avaient contribué à la résistance des cours.

Mais les derniers chiffres américains et européens montrent que la demande n’est pas au rendez-vous, alors même que les raffineries tournent à plein régime.

Rien, à court terme, ne semble à même de renverser la tendance qui entraîne les cours irrésistiblement vers le bas.

« Cela laisse à penser que l’OPEP (Organisation des pays exportateurs de pétrole) va intervenir dans un avenir proche » et réduire sa production, anticipe Matt Smith.