(New York) Les marchés mondiaux ont initialement mal accueilli de bons chiffres de l’emploi aux États-Unis, craignant un nouveau durcissement monétaire, avant de tempérer et de finir proche de l’équilibre.

Les places boursières européennes ont terminé la séance en ordre dispersé : Paris a perdu 0,17 % et Milan 0,26 %, tandis que Londres a fini stable et Francfort a gagné 0,27 %. Sur la semaine, certaines affichent de légères baisses, d’autres de légères hausses.

À New York, le Dow Jones a gagné 0,10 %, tandis que l’indice NASDAQ a perdu 0,18 % et que l’indice élargi S&P 500 s’est légèrement effrité de 0,12 %.

En novembre, 263 000 emplois ont été créés aux États-Unis en net, bien plus que les 200 000 qui étaient attendus par les analystes. Le taux de chômage est resté stable à 3,7 %, un niveau très bas.  

Ces chiffres montrent que le marché du travail reste solide malgré les mesures prises pour ralentir l’activité économique afin de juguler l’inflation.

De plus, les salaires ont augmenté de 0,6 % sur un mois, soit le double de ce qui était attendu.  

La publication a « freiné les gains du marché », les investisseurs prenant le temps de réévaluer les perspectives de hausses de taux de la banque centrale américaine (Fed) des prochains mois, selon Michael Hewson, analyste de CMC Markets.

Pour M. Hewson, le scénario d’un relèvement d’un demi-point du taux directeur de la Fed en décembre n’est pas remis en cause, mais ces chiffres rendent « moins probable un ralentissement rapide du rythme des hausses de taux l’année prochaine ».

Au fil des heures, les opérateurs ont revu leur jugement et finalement accueilli plutôt favorablement ces nouvelles d’un marché de l’emploi toujours vigoureux, malgré une série de hausses de taux de la Fed et un début de ralentissement économique.

« Ce rapport est un développement positif pour l’économie et accrédite l’hypothèse que la Fed pourrait réussir à faire atterrir l’économie américaine en douceur », a fait valoir Peter Essele, de Commonwealth Financial Network.

« Les investisseurs réalisent que le rythme de créations d’emplois continue à décélérer », même s’il reste plus élevé que prévu, « ce qui offre le luxe à la Fed de continuer à remonter ses taux, à un rythme plus modéré », a avancé Quincy Krosby, de LPL Financial.

« Ce qu’on cherche, maintenant, c’est de la continuité sur le marché », a-t-elle poursuivi, « savoir s’il peut tenir la semaine prochaine. »

Après un sursaut dans la foulée de la publication des chiffres de l’emploi, le dollar américain se repliait légèrement face à l’euro (-0,20 % à 0,9487 euro pour un dollar), ainsi que face à la livre (-0,36 %) à 0,81 396 livre pour un dollar.

Boeing décolle

Le constructeur aéronautique Boeing (+4,03 % à 182,87 dollars) a décollé après la publication d’une information du Wall Street Journal selon laquelle la compagnie United Airlines serait sur le point de passer une commande importante d’appareils 787 Dreamliner.

L’avionneur a contribué à pousser l’indice Dow Jones dans le vert, grâce aussi au soutien de quelques valeurs dites défensives, c’est-à-dire théoriquement moins sensibles à la conjoncture, comme Coca-Cola (+0,88 %), Procter & Gamble (+0,91 %) ou 3M (+0,79 %).

Adidas bradé

L’équipementier sportif Adidas (-0,53 %) proposait vendredi les maillots de l’équipe nationale d’Allemagne en réduction de 50 % sur son site en ligne, après l’élimination du pays du Mondial 2022 au Qatar, dont la marque aux trois bandes est l’un des principaux commanditaires.

Du côté du pétrole et du bitcoin

Les prix du pétrole ont conclu en léger recul vendredi, après le plafonnement à 60 dollars du prix du baril de pétrole russe par les Occidentaux et avant une réunion de l’OPEP+ dimanche.

Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en février a perdu 1,50 % à 85,57 dollars.  

Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain pour livraison en janvier, a aussi cédé 1,50 % à 79,98 dollars.

Le bitcoin gagnait 0,47 %, à 17 014 dollars.