(New York) La Bourse de New York a fait une pause jeudi après le bond de la veille, terminant divisée après plusieurs indicateurs mitigés et avant le rapport sur l’emploi américain.

L’indice Dow Jones a cédé 0,56 % à 34 395,01 points, le NASDAQ a avancé de 0,13 % à 11 482,45 points et l’indice élargi S&P 500 est resté proche de l’équilibre (-0,09 %) à 4076,57 points.

Les investisseurs ont été partagés entre la bonne nouvelle du ralentissement confirmé de l’inflation pour octobre et une moins bonne nouvelle évoquant une contraction de l’activité manufacturière en novembre.

Mais surtout, ils attendaient les chiffres officiels de l’emploi qui seront publiés vendredi. « Le marché était hésitant avant le rapport sur l’emploi », a souligné Patrick O’Hare de Briefing.com.

Le taux de chômage aux États-Unis est attendu stable, à 3,7 %, avec cependant des créations d’emplois moins nombreuses qu’en octobre, à 200 000 contre 261 000.

La séance avait démarré calmement après l’envolée de la veille à la suite des déclarations du président de la banque centrale américaine Jerome Powell signalant une hausse des taux sans doute plus modeste en décembre.

Cette perspective a été confortée par la publication avant l’ouverture du marché d’un ralentissement de l’inflation, selon l’indice PCE.

La hausse des prix à la consommation a marqué le pas à 6,0 % sur un an contre 6,3 % en septembre, selon cet indice privilégié par la Fed.

 Sur un mois, elle est restée stable, à 0,3 %, mieux que ce que prévoyaient les analystes qui tablaient sur +0,4 %.  

Mais les indices boursiers ont ensuite glissé dans le rouge après la parution de l’indice ISM d’activité manufacturière qui a montré une contraction au mois de novembre, la première depuis mai 2020 au plus fort de la pandémie de COVID-19.

L’indice est tombé à 49 %, une baisse plus sensible que celle anticipée par les analystes.

« La grosse nouvelle était l’inflation qui est sur une tendance baissière et c’est une bonne nouvelle mais la raison pour laquelle le marché n’a pas continué à monter est que l’indice ISM s’est contracté, montrant un nouveau composant de l’économie se dirigeant vers la récession », a résumé pour l’AFP Peter Cardillo de Spartan Capital.

Patrick O’Hare également jugeait que le recul de l’activité manufacturière « a suscité des inquiétudes sur la croissance », ce qui a refroidi les investisseurs.

À la cote, Salesforce, un membre du Dow Jones, a chuté de 8,27 % à 147 dollars après que certaines de ses activités commerciales ont enregistré un chiffre d’affaires inférieur aux attentes. La société de logiciels a annoncé que Bret Taylor quitterait ses fonctions de vice-président et co-directeur général.

Le titre de la chaîne de supermarchés de semi-gros Costco a perdu 6,56 % à 503,86 dollars alors que ses ventes de novembre ont progressé moins que prévu sur un an.

Autre détaillant à sombrer, Dollar General, l’enseigne de produits bon marché a lâché 7,56 % après avoir réduit ses perspectives annuelles de profit et signalé un changement d’attitude des consommateurs se détournant des produits à marge plus élevée pour le distributeur.  

En revanche, alors que s’ouvre la saison des achats de fin d’année, le site de commerce électronique, Etsy, dédié aux artisans, était recherché, gagnant 5,53 %.

Sur le marché obligataire, le rendement des emprunts d’État américains à 10 ans s’est replié jusqu’à 3,51 %, son plus bas niveau depuis plus de deux mois.

Toronto clôture en hausse

Le principal indice boursier du Canada a clôturé en hausse d’environ 70 points jeudi, avec des résultats mitigés selon les secteurs, tandis que les marchés américains ont largement conservé les gains démesurés qu’ils ont réalisés la veille.

« Sur la base de ce que nous avons vu hier et du potentiel de volatilité que nous constatons chaque jour autour de l’histoire de l’inflation, des changements des banques centrales, puis finalement, bien sûr, de la perspective d’un ralentissement de l’économie… c’est bien de passer une journée avec un peu de stabilité », a observé Steve Locke, chef des placements, titres à revenu fixe et stratégies multiactifs chez Placements Mackenzie.

Les marchés américains ont notamment réalisé des gains importants mercredi après que le président de la Réserve fédérale, Jerome Powell, a annoncé que la banque centrale pourrait bientôt commencer à ralentir ses hausses de taux.

Jeudi, l’indice composé S&P/TSX du parquet torontois a grimpé de 72,19 points à 20 525,45 points.

Sur le marché des devises, le dollar canadien s’est négocié au cours moyen de 74,44 cents US, en hausse par rapport à celui de 74,03 cents US mercredi.

L’année a été volatile pour les investisseurs, a ajouté M. Locke.

« Cette année, nous avons eu beaucoup de hauts et de bas. Et cela concerne, bien sûr, de nombreux facteurs de risque macroéconomiques qui dominent l’horizon ici pour les investisseurs au cours de cette année et de l’année prochaine. »

Les commentaires de M. Powell mercredi n’ont pas fourni de nouvelles informations et ont confirmé les plans d’une « politique restrictive » pendant un petit moment encore, selon M. Locke.

« C’est quelque chose avec lequel la courbe des taux s’est débattue… quand atteindrons-nous le sommet ? Quand aurons-nous des baisses de taux ? », a-t-il dit.

Maintenant que la trajectoire de la Fed est un peu plus claire, la courbe des rendements intègre son sommet de taux prévu, a souligné M. Locke.

Néanmoins, M. Locke s’attend à ce que la volatilité élevée se poursuive en 2023 et avertit les investisseurs de s’assurer que leurs portefeuilles sont diversifiés.

Deux villes chinoises ont assoupli leurs restrictions liées à la COVID-19 cette semaine, après des protestations contre les mesures réparties dans tout le pays. Les prix du pétrole ont récemment été sensibles aux nouvelles en provenance de Chine en raison de leur effet sur la demande mondiale.

« La Chine, étant la deuxième plus grande économie du monde, peut avoir un impact significatif sur la croissance mondiale, et a finalement vu sa propre croissance, sa propre croissance nationale, s’essouffler cette année », a noté M. Locke.

La Presse Canadienne